Une soixantaine de chefs et de cadres du groupe islamiste ultra-violent proche d’Al-Qaïda, Ahrar ash-Sham, qui étaient réunis dans la province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, ont été éliminés.
Selon les premières informations, c’est un attentat kamikaze qui serait perpétré par une faction rivale. Selon d’autres sites syriens, c’est un bombardement ciblé qui est à l’origine de cette décapitation au moment où l’État-major de ce groupe était réuni au grand complet pour planifier une vase offensive contre l’armée syrienne.
Harakat Ahrar ash-Sham al-Islami ou plus simplement Ahrar ash-Sham (« Libres du Levant ») est un groupe islamiste de rebelles armés apparu au cours de la guerre civile syrienne. Opérant principalement dans les gouvernorats d’Alep et d’Idleb mais aussi partout en Syrie, Ahrar ash-Sham aurait pour commandant Hassan Aboud. Fin décembre 2012, Ahrar al-Sham participe à la fondation du front islamique syrien (FIS) dont il est le plus puissant groupe armé. Le FIS englobe plusieurs autres groupes armés rebelles. En novembre 2013, le Front islamique syrien est dissous et Ahrar ash-Sham intègre le Front islamique qui englobe, lui, sept des plus puissants groupes armés rebelles.
Ahrar ash-Sham comprendrait dans ses rangs entre 10 000 et 20 000 combattants. Il est notamment soutenu par le Qatar.
De son côté, Ahrar al-Sham a annoncé sur son compte Twitter que l’explosion avait eu lieu pendant une réunion de sa direction dans la province d’Idlib (nord-ouest) et a confirmé la mort de son chef, Hassan Aboud, et de douze autres de ses dirigeants.
« La réunion avait lieu dans la cave d’une maison. Les chefs religieux et militaires étaient au nombre d’une cinquantaine », a de son côté affirmé le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmanen une officine basée à Londres et proche de l’opposition. « Ils sont probablement tous morts mais on a pu avoir confirmation que pour 28 », a-t-il ajouté. M. Abdel Rahmane n’était pas en mesure d’indiquer dans l’immédiat qui était responsable de l’attentat.
La télévision d’État syrienne a très vite annoncé la mort de Hassan Aboud.
En janvier, Ahrar al-Sham avait perdu dans un attentat suicide un autre de ses dirigeants, Abou Khaled al Souri, qui avait combattu en Afghanistan aux côtés d’Oussama ben Laden et qui était réputé proche de l’actuel chef d’Al-Qaïda, Ayman al Zaouahri. L’attaque avait alors été attribuée à l’État islamique (EI), devenu aujourd’hui l’EI.
Mais quel que soit l’auteur de cette opération (bombardement chirurgical de l’aviation syrienne suite à des informations fiables, ou commando kamikaze effectué par l’État islamique), il s’agit d’un coup très sévère qui va avoir des répercussions déstabilisatrices des groupes armés au moment où l’armée syrienne est en train de marquer des points décisifs dans les alentours de Damas, dans la région de Hama et d’Alep où le group est bien implanté.