L’accord d’Alger conclu par le gouvernement et les groupes rebelles dans le nord, grâce à la médiation algérienne, aurait dû mettre définitivement fin aux troubles dans la partie septentrionale du pays. Mais l’expansion du terrorisme au centre et les affrontements entre groupes armés signataires de l’accord ont jusque-là empêché sa mise en œuvre. Les Maliens ont désormais les yeux rivés sur le calendrier, notamment sur les deux derniers mois de 2016. En effet, lors d’une réunion à New York avec Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’Onu, à laquelle ont pris part diverses personnalités, dont le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, le président Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) a annoncé la tenue de la conférence d’entente nationale, prévue dans l’accord de paix, « avant la fin de cette année ». Si IBK soutient que « le gouvernement ne s’épargnera aucun effort pour la mise en œuvre de l’accord de paix », l’on se demande bien comment il pourra convaincre les rebelles, qui disparaissent pour renaître plus tard sous d’autres appellations, de cesser de ruser avec le processus de paix. À moins que la France, présente sur le terrain, ainsi que l’Onu décident de donner une chance à l’accord, en cessant toute complaisance envers les groupes touaregs et islamistes divers qui sèment le chaos dans la région.