Alors que, sur le plan militaire, sa coalition a pratiquement nettoyé Syrte des djihadistes de Daech, le gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj peine à asseoir sa légitimité et à étendre son autorité sur l’ensemble de la Libye, qui continue à se débattre dans le chaos.
Le 22 août, le Parlement de Tobrouk a refusé d’accorder sa confiance au GNA. Sur les 101 députés présents (sur un total de 198), 61, conduits par le président de cette instance, Aguila Saleh, ont voté contre la motion de confiance, un seul s’est exprimé en sa faveur et 39 se sont abstenus. Le Parlement a par ailleurs donné dix jours à Al-Sarraj pour qu’il présente une nouvelle équipe gouvernementale. Selon eux, ce sera la tentative de la « dernière chance ». Le vote négatif du Parlement de Tobrouk, qui soutient un gouvernement rival installé à Baïda, dans l’est du pays, pourrait ainsi conduire au renversement du GNA d’Al-Sarraj, pourtant soutenu par la communauté internationale. L’imbroglio politique actuel tournerait alors à la crise institutionnelle en ramenant à la case départ le processus politique en cours, laborieusement mis sur pied par les Nations unies. Le jeu malsain des puissances internationales et régionales est probablement à l’origine de cet enlisement, qui retarde d’autant la paix attendue par les Libyens.