L’armée libanaise a saisi samedi trois containers d’armes destinées à la rébellion syrienne à bord du Lutfallah II, un navire arraisonné la veille dans le nord du pays, a annoncé à l’AFP une source des services de sécurité. Ce chargement se composait de mitrailleuses lourdes, d’obus, de roquettes, de lance-roquettes et d’explosifs, a précisé cette source, ajoutant : « Si ces armes étaient destinées à l’armée syrienne, nous ne les aurions pas interceptées. »
Après son interception, le Lutfallah II a été dérouté vers le port industriel de Selaata, situé à proximité de Batroun. Des témoins sur les lieux ont vu des dizaines de militaires aux abords du bateau et assisté à l’arrivée de plusieurs camions-remorques militaires. Un autre responsable de la sécurité a affirmé que le navire, qui battait pavillon du Sierra Leone, avait obtenu un permis d’accoster dans le port de Tripoli (nord).
Les autorités syriennes et des sources au sein de la sécurité libanaise ont à plusieurs reprises affirmé que des armes étaient acheminées clandestinement depuis le Liban pour venir en aide aux rebelles qui cherchent à renverser le régime du président Bachar el-Assad. Le Qatar et l’Arabie Saoudite montrés du doigt.
Le Lutfallah II est parti de Libye avant de faire une escale au port égyptien d’Alexandrie, avant d’être intercepté et fouillé par la marine libanaise dans le port de Selaata, à environ 50 km de Beyrouth, selon la même source. Selon cette source, le capitaine du navire et l’équipage ont été remis aux renseignements militaires à Tripoli pour y être interrogés. Au total, dix personnes auraient été arrêtées, selon différents médias libanais.
Le président libanais Michel Sleiman a salué samedi la saisie d’armes à bord du Lutfallah II, soulignant l’importance de préserver la « paix civile » au Liban. Il a appelé, dans ce contexte, les forces de sécurité libanaises à « rester vigilantes » afin d’empêcher toute opération visant à « déstabiliser le pays et à ternir ses relations avec la Syrie ».