Pascal Boniface
J’ai d’abord rencontré Pascal Boniface dans le cadre de la revue Le Monde occidental est-il en danger ?, où l’on avait écrit un chapitre qui s’intitule « Don’t Panik ». On peut dire que c’était le signe précurseur du livre que l’on sort, puisqu’il porte le même nom que ce chapitre. Ensuite, j’ai découvert Pascal Boniface dans sa qualité d’auteur grâce à ses ouvrages, notamment Les Intellectuelles faussaires. Après cela, je l’ai contacté pour lui faire part de mon projet d’écrire un livre où je cristalliserais la philosophie don’t panik. C’est aussi quelqu’un avec qui j’ai une relation très amicale. Il m’informe, m’oriente et me conseille sur pas mal de sujets. J’aime beaucoup son écriture, son honnêteté et le courage qu’il peut avoir dans ses interventions en conférence.
Islamophobie
L’islamophobie est un cancer au même titre que l’antisémitisme et la négrophobie. Il est temps que la France et les médias s’en rendent compte. Il faut arrêter de croire que l’islamophobie n’existe pas. Il faut également arrêter de penser que les agissements de quelques déséquilibrés en France sont le fait et les idées de toute la communauté musulmane. C’est un thème que j’aborde beaucoup dans mes albums et dans le livre Don’t Panik, parce que je pense que c’est un sujet qui freine le savoir-vivre ensemble.
Obama et la politique au Proche-Orient
J’attendais beaucoup de lui durant son premier mandat. Il avait envoyé des signaux positifs concernant le conflit israélo-palestinien. Indépendamment de sa volonté, il n’a pas réussi à les mettre en œuvre. Je pense qu’on ne lui a pas donné les moyens de concrétiser ses ambitions. Il entame son deuxième mandat. Il faut donc que lui-même se donne les moyens pour trouver une véritable solution. Qu’il prenne des positions courageuses et fermes en incitant l’Onu à en prendre également.
Pendant quatre ans, nous étions dans un rôle d’observateur. Aujourd’hui, si les Américains et le monde lui donnent une seconde chance, c’est pour qu’il agisse. Je préfère Obama à un autre. Si les républicains avaient été au pouvoir, les relations avec le monde arabo-musulman auraient été beaucoup plus frontales, provocatrices et basées sur la force. Barack Obama a au moins le mérite d’adoucir les rapports, ne serait-ce que par ses ambitions. Maintenant, il faut aussi agir et aller au-delà des belles paroles.
Indépendance
Cette année, on a fêté le cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, mon pays d’origine. J’ai profité de l’occasion pour m’y rendre pour la première fois de ma vie. J’ai même écrit un morceau qui s’appelle « Alger Pleur ». C’était un voyage initiatique qui m’a permis d’emmener mes amis avec moi. Je pense y retourner très rapidement. Ce séjour m’a enrichi sur le plan culturel, personnel et même artistique. Pour marquer le coup, nous avons également tourné un clip et un documentaire là-bas.
Le mot « indépendance » évoque donc le sang que mes aïeux ont versé pour que ce pays puisse connaître la liberté. À plus petite échelle, l’indépendance c’est aussi celle que j’ai connue via l’autoproduction dans le rap. Et j’en sors grandi, même si c’est une situation très difficile. Au sein du label DIN Records, j’ai porté plusieurs casquettes et appris plusieurs métiers pour lesquels je n’étais pas formé à la base. C’est un label qui m’apporte beaucoup ; il s’occupe toujours de mon management et de mes tournées. Il continue d’exister à travers ma carrière, mais aussi celle d’artiste comme Tiers-Monde et Brav.