Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, est en visite aujourd’hui 2 et demain 3 octobre en Côte d’Ivoire et au Niger.
Au menu de sa rencontre avec le président ivoirien Alassane Ouattara, le marché du futur métro d’Abidjan attribué à la France. Vitrine de l’expertise française en matière de transports urbains, ce réseau transformera à coup sûr la vie des Abidjanais, sonnant le glas (peut-être) des taxis collectifs et autres bus brinquebalant dans les rues de la capitale économique. La première ligne partira d’Anyama au nord et traversera l’agglomération jusqu’à l’aéroport Félix-Houphouët-Boigny au sud en passant par le quartier des affaires du Plateau, soit 37,9 kilomètres. Elle est prévue pour assurer le transport de 300 000 passagers par jour.
En juillet dernier, la France avait accordé à la Côte d’Ivoire une enveloppe de quelque 2,1 milliards d’euros sur la période 2017-2020, qui va servir à financer ce gigantesque chantier à hauteur de 1,4 milliard d’euros. Le contrat de construction a été accordé à la Société de transports abidjanais sur rail (STAR) dont les capitaux sont détenus par un consortium composé en majorité de Français, à savoir Bouygues pour 33 % et Keolis, filiale de la SNCF, pour 25 %. Les autres partenaires sont les entreprises coréennes Hyundai Rotem (33 %) et Dongsan Engineering (9 %).
Après quelques années de relations quelque peu chaotiques, dues principalement à l’intervention de la France dans le processus conflictuel qui a abouti à l’arrestation et l’emprisonnement de l’ancien président Laurent Gbagbo, Paris renoue donc des liens forts avec Abidjan. Le ministre Le Drian participe d’ailleurs aujourd’hui aux côtés du vice-président ivoirien Daniel Kablan Duncan, à l’ouverture des « Rencontres Africa 2017 », un forum économique réunissant 1500 entreprises françaises et africaines. Cet événement est organisé simultanément à Nairobi (Kenya) et à Tunis (Tunisie).
Demain, le ministre français sera à Niamey, où il sera reçu par le président Mahamadou Issoufou. Un long entretien est également prévu avec son homologue nigérien des Affaires étrangères, Ibrahim Yacouba, où il sera question entre autres de la situation sécuritaire régionale et du plan d’action commun pour les migrations. Il se rendra en outre au poste de commandement du secteur « centre » de la Force conjointe du G5 Sahel et visitera la mission européenne EuCap Sahel Niger, deux programmes qui viennent renforcer les capacités de défense dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée.
Dans ce dossier, la France a moins fière allure : la Force G5 Sahel peine à être mise en place, car si tous les partenaires s’accordent sur la nécessité de cette armée conjointe, ils rechignent à mettre la main à la poche pour armer et rémunérer leurs militaires et contribuer à l’infrastructure collective. Quant aux soldats français de l’opération Barkhane, ils ne rêvent que d’une chose : être démobilisés tant les succès sont rares et les missions longues et fatigantes.