Peu de conséquences autres que financières pour l’Afrique : la sortie de la Grande Bretagne de l’Union européenne n’est encore que l’affaire des économistes et des financiers. Cependant, l’importance du Royaume Uni dans la contribution au Fonds européen de développement aura des répercussions certaines, même si l’on ne peut pas encore les mesurer.
Sur le continent africain, la première des conséquences immédiates de l’annonce, le 23 juin, de la future sortie du Royaume Uni de l’Union européenne (UE) a été financière : le rand, la monnaie sud-africaine, a dévissé de 8 %. Dans ce pays, les économistes prédisent maintenant un recul de la croissance de 0,1 %, celle-ci peinant déjà à s’établir aux alentours de 0,6 % pour les premiers mois de 2016.
En dehors des milieux économiques et financiers, il n’y a d’ailleurs eu que très peu de débats, dans l’ensemble des pays africains, à propos du référendum des Britanniques sur leur maintien, ou non, dans l’Union européenne. Seuls l’Afrique du Sud, le Kenya – dont les exportations de fleurs vers les îles britanniques sont l’une des principales ressources de diversification – et l’Ouganda se sont intéressés régulièrement aux propos des « pour » et des « contre » le maintien dans l’UE. Pourtant, il y aura des conséquences sur l’ensemble du continent : troisième contributeur du Fonds européen de développement (FED) avec 534 millions d’euros versés par an, le Royaume Uni va désormais pouvoir et devoir choisir vers quels pays ira son aide financière. Pour les spécialistes, il y a fort à parier que ce sera ceux du Commonwealth qui seront favorisés. Quoi qu’il en soit, il y a désormais plus d’une centaine d’accords bilatéraux à renégocier pour que des États comme l’Angola, la Côte d’Ivoire ou encore le Sénégal, qui venaient de bénéficier d’un accord privilégié avec la Grande Bretagne, via la FED, ne soient pas laissés sur le bord de la route. Un travail colossal qui ne devrait malheureusement pas être une priorité pour l’administration britannique, brusquement mise au pied d’un mur dont elle n’avait peut-être pas mesuré la hauteur…