Les drones d’observation ne sont plus, désormais, une exclusivité de l’armée américaine. L’ONG Sea Shepherd du capitaine Paul Watson qui lutte inlassablement contre les braconniers et les baleiniers japonais, est passée aux grands moyens. Forte du succès, l’année dernière, de l’opération No Compromise contre la chasse illégale aux baleines dans l’océan Antarctique et qui, pour la première fois, a provoqué un débat sur la question au Japon, Sea Shepherd s’est équipée de deux drones offerts par deux compagnies du New Jersey (États-Unis), la Bayshore Recycling, (société « verte » de recyclage et de protection de la nature), et la Moran Office of Maritime and Port Security, concepteur et développeur des drones qui soutient Sea Shepherd technologiquement depuis plusieurs campagnes. Les appareils sont équipés de caméras et de systèmes de détection et sont lancés depuis le bateau Steve Irwin dont la mission est de prendre en chasse le bateau usine Nisshin Maru. L’un d’eux, nommé Nicole Montecalvo, a localisé la flotte japonaise à mille six cents kilomètres au nord de l’océan Austral. C’est à une véritable traque que se livrent la flotte de Sea Shepherd, une traque qui, l’année dernière, a obligé les Japonais à interrompre leurs activités illégales, un mois avant le terme prévu. On sait que le Japon contourne le moratoire commercial institué par la Commission baleinière internationale en déclarant « prélever » des baleines à des fins scientifiques, prétexte dont tout le monde s’accorde à le qualifier de fallacieux quand la viande de baleine se retrouve sur les tables de restaurants japonais. Le capitaine Paul Watson qui bénéficie d’un important réseau d’indicateurs chez les pêcheurs dans le monde entier, sait que, cette année encore, les Japonais soutenus par leur gouvernement, sont décidés à ramener « leurs neuf cents carcasses de baleines ». Sea Shepherd craint un redoublement de violence de la part des Japonais. « On craint une escalade sans précédent de la violence à notre encontre, a déclaré Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France. Le Japon a très mal pris sa défaite de l’an passé ».