Après Ange-Félix Patassé, président de la République centrafricaine en 1993 et réélu en 1999, ce pays enclavé et en ruines d’Afrique centrale vient de se doter d’un nouvel ange, cette fois de type supérieur : l’archange Faustin Touadéra. Confortablement élu au terme du second tour de février, l’archange fera-t-il mieux que l’Ange-Félix, finalement contraint à l’exil en 2003 après le coup d’État militaire de François Bozizé qui fut son premier ministre ? Ses compatriotes désespérés par des décennies de crises politiques et militaires, ponctuées d’épisodes particulièrement barbares comme celui des miliciens Séléka et anti-Balaka, se remettent à croire à l’éveil du pays. Mais, pour ce mathématicien de 58 ans, la tâche s’annonce rude. Les menaces militaires sont nombreuses, et la paupérisation de la population fait le lit de l’instabilité. Il faudra à l’archange plus que la bonne étoile qui l’a mené à la présidence – où on ne l’attendait pas – pour restaurer la confiance entre les communautés divisées par la dernière crise et remettre le pays sur les rails. Son premier défi : mobiliser assez de financements internationaux pour relancer rapidement l’appareil de production du pays.