Ce n’est pas une mauvaise plaisanterie. Le ministère saoudien de la Fonction publique (appelé « service public » ou « sévices publics », c’est selon) a publié le plus normalement du monde une annonce de recrutement de huit bourreaux. Ils n’auront pas besoin de qualification et leur mission consistera à décapiter les condamnés à mort ou à amputer les condamnés pour vol. Cette annonce coïncide avec une augmentation du nombre des exécutions dans le royaume, où les viols, meurtres, apostasies, vols à main armée et trafics de drogue sont passibles de la peine capitale, en vertu d’une version rigoriste de la charia. Les immigrés fournissent le plus grand nombre de décapités. Pas moins de 84 personnes ont été exécutées depuis le début 2015, contre 87 pour toute l’année 2014.
Au cours de la visite historique, début mai, du président français François Hollande à Riyad, où il était reçu comme invité d’honneur pour services rendus par la diplomatie française – saborder l’accord sur le nucléaire avec l’Iran et déstabiliser la Syrie – six condamnés à mort ont été décapités.
Dans le rapport annuel d’Amnesty international pour 2014, l’Arabie Saoudite figure parmi les cinq pays qui exécutent le plus de personnes.