Le 22 janvier, la veille de la visite annoncée du président turc Tayyip Erdogan (la deuxième depuis 2011), un attentat suicide a frappé un hôtel au cœur de Mogadiscio, faisant cinq victimes. Il vient contredire l’optimisme du gouvernement somalien qui veut croire à l’isolement croissant des shebab, relégués dans des régions rurales reculées. Aucun membre de la nombreuse délégation turque déjà sur les lieux n’a été blessé. Le premier ministre turc Ahmet Davutoglu a aussitôt annoncé depuis Davos que le président se rendrait en Somalie comme prévu, dans le cadre d’une tournée dans la Corne de l’Afrique. Un projet finalement reporté au 25 janvier en raison des obsèques du roi saoudien. Les autorités turques s’intéressent tout particulièrement au sort de la Somalie. Elles sont engagées dans la reconstruction du pays depuis la libération de la capitale par les forces de l’Union africaine en Somalie (Amisom), qui en avait chassé les shebabs en août 2011. Des entreprises turques gèrent déjà le port et l’aéroport de Mogadiscio. Situé dans une zone très protégée qui abrite notamment le QG de l’Amisom, des représentations étrangères et des bureaux de l’Onu, l’aéroport de la capitale a été visé le 4 janvier par un autre attentat suicide. L’effectif de l’Amisom atteindra bientôt 22 000 hommes.