L’enlèvement par les rebelles des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) du général Ruben Alezate, du caporal Jorge Rodriguez et de Gloria Urrego, avocate rattachée à la force d’intervention Titan qui opère dans la région, a immédiatement provoqué la suspension des négociations de paix, entamées il y a deux ans à Cuba sous les auspices de La Havane et d’Oslo. Officiellement, les otages se trouvaient dans la région rurale de Quidbo pour examiner un « projet civil d’énergie ». Le général Ruben Alezate qui, comme ses compagnons, était en tenue civile au moment de son arrestation, dirige une force spéciale dans la province du Choco où se trouve Quibdo, territoire du Front 3, une unité de combat des Farc dirigée par Isaias Trujillo l’un des négociateurs à La Havane.
Pour les Farc qui, grâce à la diplomatie cubaine et norvégienne, se sont engagées rapidement à libérer leurs prisonniers, « il s’agissait de personnel militaire ennemi, en fonction dans une zone de guerre ». En effet, depuis l’ouverture des négociations de paix auxquelles tiennent les citoyens colombiens, fatigués d’une guerre qui a fait plus de 200 000 morts en cinquante ans, les attaques de l’armée n’ont jamais cessé. Les négociations ont déjà abouti sur trois des cinq dossiers : la réforme agraire, la participation des ex-Farc à la vie politique et la lutte contre la production et le trafic de drogue. Reste à régler les questions de l’indemnisation des victimes et du désarmement.