Dans son important discours devant le Club international de discussion de Valdaï qui a réuni, du 22 au 24 octobre à Sotchi (Russie), 108 experts, historiens et analystes politiques originaires de 25 pays, le président russe Poutine n’a pas mâché ses mots pour expliquer l’origine du chaos organisé par l’Occident dans le monde arabe. « Seule la détermination et la sagesse de la direction égyptienne actuelle a sauvé ce pays arabe clé du chaos et de l’emprise des terroristes », a-t-il affirmé, après avoir passé en revue les ravages causés par les néo-conservateurs en Irak, en Libye, en Syrie et ailleurs. Au vu des attentats sanglants qui ne cessent de cibler l’institution militaire égyptienne, notamment au Sinaï et dans le delta du Nil, il est prématuré de crier victoire. Discrédités aux yeux de l’écrasante majorité des Égyptiens, les Frères musulmans déchus adoptent désormais la stratégie de la terre brûlée, s’attaquant, à travers des organisations clandestines écrans, à tous les symboles de l’État. Ils sont actuellement ouvertement soutenus par la Turquie islamiste et Al-Jazeera.
Réagissant à l’attentat le plus meurtrier contre l’armée depuis le coup d’État militaro-populaire de juin dernier, où trente militaires ont péri, le président Al-Sissi a sans tarder décrété l’État d’urgence. L’attentat a eu lieu dans le nord de la péninsule du Sinaï et a été perpétré par le groupe terroriste Ansar Beit al-Maqdess (les partisans de Jérusalem) qui, plutôt que combattre pour la cause palestinienne dont il se sert comme d’un paravent, prend pour cible non pas Israël, mais l’État égyptien…
Désormais ce sont les tribunaux militaires qui statueront dans les affaires concernant les actes terroristes menaçant la sécurité et l’intégrité de la nation. Comme au vieux temps du nassérisme, la guerre contre les Frères musulmans sera totale et sans pitié.