L’intention de départ était probablement bonne : le gouvernement sud-soudanais fait tout ce qu’il peut pour résorber le chômage et faciliter l’accession de ses ressortissants au monde du travail. La méthode, quant à elle, a laissé un peu à désirer. En effet, dans une circulaire ministérielle en date du 12 septembre publiée dans les annonces légales, le ministre du Travail, Ngor Kolong Ngor, a donné un préavis d’un mois à aux ONG et aux compagnies privées pour se séparer de tous les étrangers en poste dans le pays afin de les remplacer par des Sud-Soudanais, à qualification égale. Le Soudan du Sud n’est pas le premier pays à pratiquer « l’indigénisation » à tous les niveaux dans les entreprises, mais la mise en demeure a été ressentie comme comminatoire, notamment par les ONG humanitaires. D’autant plus que la directive, qui s’adresse également aux banques, aux sociétés d’assurance et de télécommunications, aux entreprises pétrolières, aux hôtels et auberges, laisse entendre que le ministère se réserve un droit de regard sur le recrutement du personnel local. Avant toute chose, le ministère du Travail devrait se recruter un bon conseiller en communication.