La présence de mercenaires islamistes tchétchènes en Syrie a fait l’objet, début septembre à Moscou, de discussions entre Sergei Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, et Walid Muallem, son homologue syrien. Les Tchétchènes, comme les autres mercenaires étrangers, sont entraînés en Turquie. Venus de Russie, ils seraient au nombre de 4 000. Parmi eux, des Géorgiens, Kirghizes, Azerbaïdjanais, Dagestanais, dont l’émir Abu Banat (Magomed Abdurakhmanov), tous vétérans rebelles du Nord-Caucase. Ils forment l’Armée des immigrants du Salut (The Jeish al-Muhajireen wal-Ansar Army), qui compte aussi un grand nombre de combattants arabes et sont dirigés par le Géorgien Abu Umar Shishani (Umar Gorgashvili). Ce dernier a combattu en Tchétchénie et servi dans les forces spéciales de Géorgie pendant la guerre de 2008 avec la Russie. Il a été nommé récemment commandant du secteur nord de l’organisation État islamique d’Irak et Sham (Isis), une organisation djihadiste particulièrement présente dans la bataille d’Alep avec Al-Qaeda en Irak (Aqi). À ses côtés, on trouve également l’émir Muslim (Muslim Margoshvili), ou encore l’émir Seifullah (Ruslan Machaliashvili).
La plupart des Tchétchènes venus d’Europe sont des réfugiés d’Autriche. Depuis 1999, 25 000 à 42 000 (selon les sources) Tchétchènes ont trouvé un asile politique ou humanitaire dans ce pays. Les Tchétchènes et les Nord-Caucasiens en Syrie se répartissent, ou naviguent, entre les différentes mouvances islamistes et kurdes rebelles. Leur nombre est en augmentation constante. Il existe deux ou trois vols quotidiens du Nord-Caucase en Turquie et les citoyens russes n’ont pas besoin de visas.