Le ministre français de l’Économie et des Finances, Pierre Moscovici, et son homologue ivoirien, Charles Koffi Diby, ont signé un accord bilatéral d’annulation de la dette ivoirienne, le 23 juillet, à Paris, en présence du président ivoirien Alassane Ouattara. Cet accord porte sur la somme de 3,76 milliards d’euros représentant « les deux tiers de l’effort total consenti par le Club de Paris », selon Pierre Moscovici. L’accord bilatéral fait suite à la décision, fin juin, des créanciers publics regroupés dans le Club de Paris, d’annuler la dette ivoirienne à hauteur de 6,5 milliards de dollars, soit 99,5 % du total.
Ce geste de la France doit être accompagné d’un « contrat de désendettement et de développement » (C2D) portant sur 2,85 milliards d’euros sur vingt ans, destiné à identifier et financer des projets « après accord entre les deux pays ». « Nous espérons que de nombreux partenaires de la Côte d’Ivoire viendront nous rejoindre pour construire les infrastructures essentielles du pays », a déclaré Pierre Moscovici « convaincu que la croissance de l’Europe est parfaitement indissociable de la croissance de l’Afrique ».
De son côté, Koffi Diby a affirmé : « Le gouvernement ivoirien s’engage à optimiser l’utilisation des marges budgétaires créées par les allégements de dette obtenus » en prévoyant, notamment, d’importants investissements dans les « secteurs porteurs de croissance, les infrastructures sociales de base », en impliquant le secteur privé.
Le 25 juin dernier, la Côte d’Ivoire avait obtenu le statut de Pays pauvres très endettés (PPTE), délivré par le conseil d’administration du FMI et celui de la Banque mondiale. Le PPTE est un mécanisme qui vise à assister les pays les plus pauvres du monde en rendant leurs dettes internationales « supportables ».