À l’occasion du dialogue interactif sur la situation des droits de l’homme en Guinée, qui s’est tenu le 21 mars à Genève sous les auspices de la 34e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a publié un nouveau rapport intitulé Justice, réconciliation et réformes législatives : trois priorités pour l’État de droit en Guinée. Comme son nom l’indique, ce texte met en valeur les solutions envisageables pour lutter contre l’impunité, élément indispensable à la réconciliation nationale après les événements graves qui se sont déroulés durant la dernière décennie, et pour lesquels justice n’a pas encore été rendue : le massacre du stade de Conakry en septembre 2009, et les répressions de janvier et février 2007. Il y est également question de deux affaires plus récentes : celle de l’escadron mobile de Hamdallaye, accusé d’avoir pratiqué la torture dans ses locaux, dans l’entre-deux tours de 2010, et celle pour laquelle des poursuites ont été engagées contre des agents de la brigade anti-criminalité, accusés en 2016 d’avoir torturé un jeune homme.
La réforme du secteur de la justice, en cours, a permis la rédaction en 2016 d’un nouveau Code pénal qui abolit la peine de mort. Il transpose également les conventions internationales ratifiées par la Guinée. En revanche, un travail reste à faire pour mettre fin à l’arbitraire qui règne en matière de détentions provisoires et pour moderniser la chaîne pénale, notamment en humanisant les prisons.