Après plus de trois ans d’une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts, et n’a pas connu de véritables répits malgré les cessez-le-feu et accords de paix successifs, la famine frappe plusieurs régions du pays. Juba a ainsi été contrainte de déclarer, le 20 février dernier, l’état de famine et lancer un appel à l’aide internationale. Les agences humanitaires de l’Onu, qui sont sur le terrain depuis longtemps, ne peuvent accéder aux populations dans le besoin, faute de routes praticables en toute saison et à cause de l’insécurité. Elles doivent recourir aux moyens aériens, guère efficaces dans la distribution alimentaire. Ces agences évaluent à 100 000 les Sud-soudanais en état de famine à a mi-février. Mais selon l’Onu, leur nombre pourrait atteindre le million au cours des prochains mois. En même temps, l’Onu met en garde sur le risque de génocide, le conflit ayant pris un dramatique tournant ethniquek où les Dinkas du président Salva Kiir s’en prennent aux Nuers d’où est issu son rival Riek Machar. Leur objectif est clairement de les exterminer, qu’il soit ou non des partisans de l’ancien vice-président.