L’acharnement contre l’ancien président Luiz Iñacio Lula da Silva s’accentue : le juge fédéral Sergio Moro l’a mis en accusation pour corruption et blanchiment d’argent dans le cadre de l’affaire Petrobras, devenue une affaire essentiellement politique. Son épouse et six autres personnes ont également été inculpées. Après avoir destitué la présidente Dilma Rousseff, sans qu’aucun délit de corruption et crime de responsabilité n’aient pu être retenus, dans le but de freiner l’enquête Petrobras, la droite appuyée par les médias et les forces réactionnaires internationales, s’attaque maintenant à Lula devenu une menace : un récent sondage publié par O Globo le donne vainqueur de l’élection présidentielle qui doit se tenir en 2018.
La seule vraie raison de cet acharnement est donc d’empêcher le retour de la gauche au pouvoir en 2018. N’étant pas certain de pouvoir réformer la Constitution pour revenir sur l’élection du chef de l’État au suffrage direct, Michel Temer, le successeur manœuvrier de Rousseff, n’a d’autre solution que d’abattre le dirigeant charismatique et populaire en l’empêchant de présenter sa candidature. Mais les affaires de corruption pourraient l’atteindre plus vite que prévu : trois de ses ministres ont dû démissionner à peine nommés à leurs postes, accusés d’avoir reçu des pots-de-vin dans l’affaire Petrobras. Certains de ces pots-de-vin ont terminé leur course dans les caisses du parti de Temer, le PMBD.