Avant même que l’aggravation de la santé de Nelson Mandela ne fasse la une des médias du monde, la presse sud-africaine s’intéressait aux querelles entre les héritiers du leader sud-africain. Elle avait fait état avec insistance de l’existence d’une lutte entre les deux filles de Madiba, d’une part, et les personnalités qu’il avait lui-même nommées, deux avocats et un ami, pour gérer son patrimoine, via Harmonieux Investment Holdings et Magnifique Investment Holdings, le tout pour un patrimoine estimé à 1,7 million de dollars.
Cela ne constitue pas un montant fabuleux, Mandela ayant reçu un prix Nobel, touché un salaire de chef d’État et reçu une pension depuis sa retraite.
Selon les enquêtes menées par les journaux sud-africains, les deux filles voulaient vendre les œuvres d’art détenues par les deux holdings créées par Mandela, contre l’avis des administrateurs de ces dernières. D’où une plainte en justice déposée par les filles demandant la substitution des administrateurs par elles-mêmes.
Par ailleurs les deux filles, agissant malgré la demande réitérée de l’ancien président de ne pas commercialiser son nom, ont utilisé le patronyme de leur père, « Mandela », comme une marque de vins et de haute couture.
Ces querelles ont été suivies par une autre, la vente, par un petit-fils, des droits de transmission des funérailles de Mandela à une chaîne de télévision. Cela ne plaide pas en faveur de l’honneur de ceux qui se réclament comme les héritiers directs du grand combattant de la lutte contre le système honni de l’apartheid.
Ces machinations sont d’autant plus déconcertantes qu’elles se déroulent alors que Mandela est encore vivant, lucide et ayant droit à la parole, et que la préservation de son image auprès du peuple sud-africain et de tous les épris de la liberté devrait primer sur toute autre considération.
Il faut noter que, fort heureusement, aussi bien Winnie Mandela que Graça Machel ne font pas partie de ces jeux d’infamies. C’est à leur honneur.
En Afrique du Sud, les effets de la crise de l’après-apartheid politique touchent désormais le petit Blanc, surtout l’Afrikaner. D’après M. Roets qui dirige une ONG concernée par le sort des petits Blancs, il y a désormais quelque 400 000 Blancs dans environ quatre-vingts campements pour sans-abri. Ils s’alimentent d’aumônes. Par ailleurs, sur les 60 000 fermiers blancs existant il y a une vingtaine d’années, il n’en reste plus que la moitié.
Certes, les Blancs de toutes origines du haut de l’échelle sociale ne ressentent pas la crise qui touche la grande majorité des Sud-Africains, toutes couleurs confondues. L’élite comprend aussi, comme on le sait dorénavant, quelques puissants milliardaires noirs qui ont su mettre à profit le black empowerment de Mbeki, une initiative détournée de ses objectifs fondamentaux.
Chez nous au Mozambique, le président s’est rendu en Chine au mois de mai et ensuite au Japon et en Corée du Sud. Des accords ont été signés avec Beijing pour de nouveaux prêts et investissements, y compris pour une nouvelle voie ferrée reliant les mines de charbon de Moatize au port de Beira.
Encore en mai, le secrétaire général des Nations unies est venu à Maputo en visite officielle. Notre pays figure toujours dans le groupe de tête des « bons élèves » de la communauté internationale. Est-ce une bonne chose ? Peut-être.
Il est difficile d’oublier que certaines décisions imposées par les institutions de Bretton Woods ont entraîné la destruction de plusieurs industries du pays. Des industries avec un réel potentiel, qui exportaient entre autres des pneus, des wagons de chemins de fer ou des produits textiles. Les fermetures ont profité au Portugal, à l’Inde, et à l’Afrique du Sud, entre autres.
Au Malawi, la décision du gouvernement d’« exporter » une centaine de milliers de jeunes en Corée du Sud soulève beaucoup de critiques. On parle de « trafic humain ». C’est l’accusation portée à la ministre du Travail, Eunice Makangaki, par l’opposition au Parlement. On dit chez nous que lorsqu’à la maison il n’y a pas de pain, tout le monde crie et blâme autrui et nul n’a raison !
Chaque année, quelque 300 000 jeunes se retrouvent au chômage. Pour relancer l’économie nationale, sont prévus trente-huit nouveaux investissements d’une valeur totale de 530 millions de dollars. Mais les créations d’emplois induites par ces investissements plafonneraient à 50 000, tout au plus. Ce qui est insuffisant. Le Malawi n’est pas encore entré dans une phase ascendante…
Trop de cupidité en Afrique et pas assez de redistribution. Enfin, nous y arriverons, tôt ou tard !