Depuis sa création en juillet 2008, à l’initiative du président français Nicolas Sarkozy, l’Union pour la Méditerranée (UPM), officiellement dénommée « Processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée », n’arrive pas à décoller. Raison principale : le conflit du Proche-Orient. Dernier stigmate de cet échec, le report du sommet prévu le 21 novembre dans la dite ville espagnole, en raison du « blocage » du processus de paix au Proche-Orient.
Avant d’annoncer ce report,Miguel Angel Moratinos, l’envoyé spécial espagnol, suite à l’audience que lui avait accordée le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali à Carthage, avait voulu forcer la main à son hôte en déclarant que le chef de l’État tunisien avait exprimé son appui à la tenue de ce sommet. Le démenti tunisien fut immédiat, cinglant et sans ambiguïté.
Le porte-parole de la présidence tunisienne a indiqué que le chef de l’État n’a fait que rappeler, à cette occasion, la position de la Tunisie en faveur de l’UPM, mais qu’il a également souligné que la tenue du sommet nécessitait la réunion de plusieurs conditions dont la plus importante est celle relative à l’amélioration de la situation qui prévaut au Proche-Orient, dans le sens de la reprise des négociations de paix suspendues actuellement en raison de l’obstination d’Israël à poursuivre sa politique de colonisation. Last but not least, l’absence de progrès dans la réalisation des projets adoptés dans le cadre de l’UPM constitue autant d’entraves à la réussite de ce sommet. Plus poliment, cette UPM est, plus de deux ans après sa naissance, une coquille vide. S’il n’est pas encore mort, le malade est à l’agonie.