Malgré les protestations des autorités espagnoles, la présidente argentine Kristina Fernandez-Kirchner a nationalisé la filiale de la compagnie pétrolière espagnole Repsol, YPF, privatisée en 1990 par les péronistes.
Le pays était le seul producteur dont l’État ne contrôle pas le pétrole, ressource indispensable au développement. Selon les spécialistes argentins, YPF sous-exploitait les ressources argentines (un tiers de la production nationale de pétrole), entre autres des réserves de gaz naturel en sous-sol classées au troisième rang mondial. Paradoxalement, l’Argentine est importatrice d’hydrocarbures. La présidente a annoncé, en outre, que le pays ne paierait pas les 7 milliards de dollars réclamés pour acquérir les 51 % du groupe espagnol.
Cette décision, il fallait s’y attendre, ne plaît ni aux États-Unis, « très préoccupés », ni à l’Union européenne, qui l’a qualifiée de « très mauvais signal », ni au gouvernement de Mariano Rajoy, qui parle de « profond malaise ». Mais Kirchner a le soutien de ses pairs latino-américains : le Vénézuélien Hugo Chavez qui avait nationalisé Exxon, le Bolivien Evo Morales et, d’une certaine manière, la Brésilienne Dilma Rousseff dont le ministre des Mines et de l’Énergie a rappelé devant le Sénat ; « Chaque pays a sa souveraineté et le droit de prendre ses décisions. » Kirchner est massivement soutenue par le peuple argentin.