La brouille diplomatique entre la Colombie et le Venezuela s’était considérablement aggravée après les propos provocateurs de l’ancien président Alvaro Uribe en juillet 2010, accusant Hugo Chavez de soutenir les rebelles des Farc.
Elle s’est dénouée aussitôt après l’investiture du successeur d’Uribe, Juan Manuel Santos, élu en juin avec 69 % des voix. Trois jours après son investiture, Santos et Chavez se sont rencontrés à Santa Marta, en Colombie, près de la frontière avec le Venezuela (photo). Santos, qui avait déjà pris des distances avec l’attitude belliqueuse d’Uribe, a accueilli son voisin dans une résidence historique qui fut la dernière demeure de Simon Bolivar. Il ne pouvait y avoir lieu plus approprié pour émouvoir le chef d’État vénézuélien dont Bolivar est l’emblème suprême de sa révolution. Chavez a à son tour rappelé son affection de toujours pour la Colombie et son amitié pour le nouveau président – qui fut tout de même le ministre de la Défense et l’exécutant de la politique sans concession à l’égard des Farc d’Uribe.
Derrière cette réconciliation, il y a également des intérêts économiques pressants. La Colombie notamment souhaite voir éponger la dette vénézuélienne de 800 millions de dollars – gelée depuis plusieurs mois. Les exportateurs colombiens ont fait les frais de l’agressivité de leur gouvernement à l’égard de ce voisin – traditionnellement le deuxième partenaire. Il semble improbable qu’ils retrouveront les niveaux antérieurs des échanges car le Venezuela a progressivement remplacé une partie des importations colombiennes par celles en provenance d’Argentine et du Brésil.