Amr Moussa, secrétaire général de la Ligne arabe, demande une protection efficace de Gaza face à la menace israélienne.
La Ligue arabe a exhorté les Nations unies à imposer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la bande de Gaza, ainsi que la levée du blocus israélien de ce territoire, après un regain de violence qui fait craindre une escalade plus importante.
Dix-neuf palestiniens ont été tués lors d’opérations de représailles israéliennes déclenchées après le tir d’un missile antichar sur un car scolaire israélien jeudi dernier.
Condamnant l’agression "brutale" d’Israël à Gaza, les délégués permanents de la Ligue arabe réunis au Caire le dimanche 10 avril 2011, ont appelé l’Onu à réunir le Conseil de sécurité. Cette réunion aurait pour objet de mettre fin au siège de l’enclave côtière et d’imposer à l’armée israélienne une interdiction de survol afin de protéger les civils de la bande de Gaza.
A Jérusalem, un responsable gouvernemental israélien qui a requis l’anonymat a rejeté cet appel, soulignant que la Ligue arabe devait avant tout s’assurer de l’arrêt des tirs contre Israël.
"Si la Ligue arabe veut une zone d’exclusion aérienne à Gaza, est-ce qu’elle parle aussi des missiles sol-sol tirés sur les villes israéliennes, des missiles tirés contre des cars scolaires, des obus de mortier tirés sur des fermes ?", a-t-il demandé.
"Si la Ligue arabe veut que l’armée de l’air israélienne arrête de survoler la bande de Gaza, qu’elle s’assure d’abord qu’il n’y ait plus aucune raison d’y envoyer nos avions afin de protéger les citoyens israéliens", a ajouté ce responsable.
La Ligue arabe a par ailleurs encouragé le Soudan à présenter une plainte contre Israël au Conseil de sécurité à la suite d’un tir de missile ayant tué deux personnes près de Port-Soudan. Israël s’est refusé à commenter l’accusation de Khartoum selon laquelle il aurait procédé à ce tir mardi soir.
La Ligue arabe, qui a servi d’alibi aux pays occidentaux pour bombarder la Libye, cherche, à travers cette initiative qu’elle sait d’avance vouée à l’échec en raison du veto américain, à se défendre contre les innombrables critiques dans le monde arabe et en Egypte qui avaient accusé cette organisation d’avoir outrepassé ses prérogatives. Amr Moussa, son Secrétaire général, dont le mandat se termine cette année, et qui se présente à l’élection présidentielle en Egypte, a cherché à travers cette initiative à se présenter aux yeux des pays occidentaux comme un « homme responsable », « modéré » et soucieux de préserver leurs intérêts en Egypte. La bataille pour sa succession à la tête de cette organisation est déjà ouverte. Le Qatari Abdurrahman Al-Attiyah, l’ancien secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe a d’ores et déjà présenté sa candidature. Ses chances sont cependant très minces, car nombreux sont les pays arabes, y compris parmi les monarchies du Golfe, qui s’y opposent en raison de la politique qatarie qui est perçue comme un cheval de Troie de l’Occident et d’Israël dans le monde arabe.
Pour barrer la route à cette candidature, l’Egypte vient de présenter officiellement le nom de Mustafa al-Faki comme futur successeur à M. Amr Moussa.