La « rue » égyptienne demande le départ de tous les caciques de l’ancien régime. Le contrat de fourniture de gaz à Israël, considéré comme léonin, est dans le collimateur. La fourniture a été interrompue par un attentat.
Le ministre des Transports, Issam Charaf, a été désigné par le Conseil supérieur des forces armées (CSFA) pour former un nouveau gouvernement de "gestion des affaires courantes", après la démission du général Ahmed Chafik, qui avait été nommé par le président déchu Hosni Moubarak.
Issam Charaf n'est pas connu du grand public. Il a été choisi en tant que "technocrate" pour gérer les "affaires courantes" en attendant la mise en place des organes de la transition démocratique et l'organisation d'élections sous la constitution amendée.
Sur les recommandations d'une commission indépendante instituée après le départ de Moubarak, la constitution en vigueur doit être expurgée de toutes ses dispositions restreignant les candidatures de l'opposition et empêchant un contrôle juridique des scrutins.
Le général Chafik a démissionné sous la pression de la "rue" qui demandait depuis plusieurs jours son limogeage en tant que "symbole honni l'ère Moubarak".
Ahmed Chafik avait occupé pendant plusieurs années les fonctions de ministre de l'Aéronautique civile, dans l'avant-dernier gouvernement de Moubarak, avant d'être appelé lui même à diriger le dernier gouvernement de l'ancien "Raïs", en remplacement de Ahmed Nazif, démis de ses fonctions et mis à la disposition de la justice.
La "rue" demande aussi le limogeage d'autres "symboles" de l'ère Moubarak, comme le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheith – partisan d'une "normalisation" des relations avec Israël – et Sameh Fahmi, inamovible ministre du Pétrole, accusé d'avoir "bradé" le gaz égyptien à Israël à des prix nettement en dessous du prix du marché international. "Avec ce prix, c'est l'Egypte qui subventionne l'électricité israélienne", avaient estimé les économistes égyptiens, qui s'étaient opposé fraouchement à la conclusion de cet accord en 2005. L'accord a néanmoins été conclu sous la pression des Etats-Unis et vu comme un pas supplémentaire vers la "normalisation" des relations entre l'Egypte et Israël.
Alors que l'Egypte était en pleine tourmente politique, le gazoduc transportant le gaz égyptien vers Israël – couvrant 60 % des besoins de ce pays – a été endommagé par une explosion, qui serait due à un attentat. Les livraisons sont, depuis, interrompues.