La politique israélienne de colonisation des territoires palestiniens a reçu le soutien des Américains, qui ont refusé de la déclarer « illégale » devant le Conseil de sécurité.
Pour la première fois depuis l’élection de Barak Obama à la présidence américaine, les États-Unis ont utilisé leur droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies. Ils se sont opposés, le 18 février, à un projet de résolution condamnant la politique israélienne de colonisation dans les territoires palestiniens. Ce texte a été approuvé par les quatorze autres membres du Conseil. Le véto américain a été applaudi par les organisations pro-israéliennes américaines, dont certaines avaient exprimé leur colère à l’égard de ce qu’elles considéraient comme « un record de tiédeur dans le soutien à Israël » de la part de l’administration Obama. Ronald Lauder, le président du Congrès juif mondial, a remercié le président Obama. Selon lui, le veto de Washington a montré « le soutien de l’Amérique aux droits de l’État juif et au processus de paix au Moyen-Orient. »
Pour la représentante américaine au Conseil de sécurité, le texte « risquait de durcir la position des deux parties ». Elle a rappelé l’orientation américaine selon laquelle « la colonisation des terres palestiniennes et autres contentieux » doivent être résolus dans le cadre de négociations de paix directes entre Israël et les Palestiniens. Le projet de résolution qualifiait les colonies juives d’« illégales » et exigeait des Israéliens qu’ils cessent « immédiatement et complètement » leur politique de colonisation.
Le projet a été présenté avec l’accord unanime de la direction de l’OLP et par le comité central du Fatah dirigé par Mahmoud Abbas, au cours d’une réunion la veille, à Ramallah, où il a également été question des pressions exercées directement par Barak Obama sur Mahmoud Abbas pour le retrait du texte. Pour l’observateur palestinien permanent auprès des Nations unies, Riyad Mansour, le veto américain envoie un mauvais signal à Israël. « Le message envoyé aujourd’hui, a-t-il déclaré, peut encourager l’intransigeance israélienne et son impunité. »
L’ambassadeur britannique, Mark Lyall Grant, s’est exprimé au nom de la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne pour condamner les colonies israéliennes qu’il a qualifiées d’« illégales aux termes de la loi internationale ». Il a ajouté que l’Union européenne espérait qu’un État palestinien indépendant rejoindrait les Nations unies comme nouvel État membre avant la fin de 2011.
Les négociations de paix israélo-palestinienne sous l’égide de Washington ont été interrompues il y a un an, après le refus d’Israël d’un moratoire sur le développement des colonies juives dans les territoires palestiniens. Cela fait soixante-deux ans que les Palestiniens luttent pour la reconnaissance d’un État palestinien et de leurs droits fondamentaux.