Avec la maladie du roi Abdallah (86 ans) et celle de son frère et prince héritier Sultan, 83 ans, atteint de cancer, l’heure de la relève a-t-elle sonné dans ce royaume qui joue désormais un rôle de premier plan sur l’échiquier moyen-oriental ? Premier pays exportateur de pétrole, il est aussi un des piliers de la stratégie américaine dans la région. Nationaliste et conservateur, le roi Abdallah, à la suite des attentats du 11 septembre, a engagé son pays dans un vaste chantier de réformes, notamment dans le domaine social et éducatif. Après avoir été le principal soutien de l’intégrisme dans le monde, avec les dégâts que l’on sait, il a opéré depuis ce jour-là un retournement idéologique anti-intégriste indéniable, quoiqu’insuffisant, sous la pression des États-Unis. La guerre contre l’Irak, en 2003, à laquelle il a contribué par sa passivité, a fragilisé son pouvoir dans la mesure où elle y a favorisé la mainmise de l’Iran, devenu, du coup, le nouveau Satan à abattre, comme l’a révélé un document publié par le site WikiLeaks. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir quel sera l’avenir des réformes en cours et si l’heure n’est pas enfin venue de propulser au sommet du pouvoir les princes de la troisième génération ? Rien n’est moins sûr.