Tombée dans le cinéma par hasard en 2000, alors qu’elle n’a que 17 ans, Fatym Layachi décroche le premier rôle dans Une histoire d’amour de Hakim Noury. Encouragée par cette première expérience, elle décide de quitter Casablanca pour Paris où elle entreprend des études de lettres et une formation de comédienne au cours Florent. S’ensuivent quelques films comme Marock, de Leila Marrakchi, différents voyages, notamment en Europe centrale, puis retour au Maroc. Elle jongle entre le théâtre et le cinéma, joue pour la troupe Dabateatr et enchaîne les premiers rôles sur grand écran. Depuis novembre 2012, elle met en scène le spectacle Je dis non, avec Clémence Labatut et Yacine Ait Benhassi.
Comment se porte l’industrie du cinéma au Maroc ?
J’ai l’impression qu’elle se porte plutôt bien. De plus en plus de films sont tournés chaque année. Ce qui est frappant, c’est la diversité des films. Je pense que le Centre cinématographique marocain encourage énormément cette diversité. Et il commence à y avoir quelques chefs-d’œuvre comme, dernièrement, le sublime Les Chevaux de Dieu, de Nabil Ayouch.
En quoi le cinéma marocain est-il différent des autres ?
Je ne sais pas si le cinéma marocain est différent des autres. Mais, il est en pleine éclosion. Malheureusement, encore très peu de films parviennent à briller sur la scène internationale.
Selon vous, le printemps arabe a-t-il joué un rôle important dans la culture au Maroc ?
Sans doute. Cette énergie incroyable insufflée par la jeunesse n’a laissé personne indifférent. Cependant, le combat pour la liberté de création et de diffusion est loin d’être gagné. Au contraire…
L’an dernier, vous posiez sur une photo allongée sur un tas de déchets afin de dénoncer « l’art propre ». Quel était le message véhiculé par ce cliché ?
C’est le jeune photographe Othman Zine qui est à l’initiative de ce projet. Il a voulu faire une série de photos pour dénoncer le concept d’« art propre » prôné par certains élus du Parti de la justice et du développement (PJD, islamistes modérés, vainqueur des législatives de novembre 2011, ndlr). J’ai trouvé sa démarche pertinente et intelligente, donc j’ai bien voulu me prêter au jeu.
Votre actualité ?
Le film de Lahcen Zinoun, Femmes écrites, dans lequel j’ai le premier rôle, est encore dans les salles ; la pièce de théâtre Je dis non, que j’ai mise en scène, avec Clémence Labatut et Yacine Ait Benhassi, vient d’être jouée, et il y a le film de Farida Bourquia, film historique sur Zaynab Ennafzaouia, qui sort en mai. Je travaille également sur l’écriture d’un spectacle pour l’année prochaine.