La compagnie BP s’engage dans une association avec Sonatrach pour exploiter des gaz de schiste, pour lesquels l’Algérie ne possède pas encore la technologie extractive.
Le groupe pétrolier britannique BP a créé la surprise en décidant de ne plus plus céder ses actifs en Algérie. C’est le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, qui l’a annoncé dans une interview à l’agence d’information financière américaine Dow Jones. « BP ne veut pas partir. BP a décidé d'annuler son plan de cession (de ces actifs en Algérie) », a-t-il déclaré.
Cette annonce surprise intervient quelques jours après l’annonce de TNK-BP, un groupe russe détenu à moitié par BP, qu’il était toujours intéressé par les actifs algériens du groupe britannique. TNK-BP avait même indiqué qu’il pariait sur un changement politique en Algérie pour atteindre ses objectifs. BP n’a jamais confirmé son souhait de vendre ses actifs en Algérie et TNK-BP a refusé de commenter les déclarations de Yousfi, a précisé l’agence Dow Jones.
Youcef Yousfi n’a jamais donné une explication à cette évolution de la position de BP. Il a seulement suggéré que la compagnie n’avait plus besoin d’argent pour financer les effets de la marée noire dans le Golfe du Mexique.
Elle avait en effet prévu de vendre des actifs dans certains pays pour renflouer ses caisses, soit 30 milliards de dollars, destinés à couvrir les coûts de dédommagements engendrés par la marée noire du Golfe du Mexique.
Il a également évoqué le potentiel algérien en matière d’hydrocarbures.
En Algérie, BP possède deux projets de gaz naturel, à In Salah et In Amenas. Mais selon des informations publiées par le site TSA, les raisons de sa décision ne sont pas liées à ces projets. BP et Sonatrach (la société nationale algérienne des hydrocarbures) sont parvenus à un accord prévoyant des conditions avantageuses pour le maintien du géant britannique en Algérie. Sonatrach va en effet s’associer avec BP pour exploiter d’importants gisements de gaz de schiste qui représentent plus de quarante ans d’exportations pour l’Algérie. Pour Sonatrach, qui ne maîtrise pas la technologie complexe de l’extraction du gaz de schiste, la présence de BP en Algérie est une aubaine. Pour le groupe britannique, le potentiel algérien en matière de gaz de schiste est tellement important qu’il serait impossible de passer à côté d’une telle opportunité.