Le ministre français des Affaires étrangères a promis de l’aide financière à la Tunisie, dans l’espoir de remettre en selle les bonnes relations de la France et de la Tunisie.
Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a annoncé une aide de 350 millions d'euros à la Tunisie et multiplié les bonnes paroles pour tenter de raccommoder une relation bilatérale mise à mal par plusieurs couacs français avant et depuis la chute du régime Ben Ali.
"Je sais qu'il a pu y avoir quelques retards ou quelques incompréhensions entre la France et la Tunisie. Je crois que tout cela est derrière nous", a déclaré M. Juppé, au sortir d'un entretien avec le Premier ministre par intérim Béji Caïd Essebsi.
Il salué "le grand mouvement déclenché à partir de Tunis et qui touche le monde arabe", et exprimé « l’admiration et le respect de la France, car il faut du courage pour secouer un régime autoritaire et policier ».
Le montant de l’aide annoncé sera versé "rapidement" pour des projets correspondant aux priorités du gouvernement tunisien, notamment dans les domaines de la formation, du chômage, et tout ce qui concerne la gouvernance, a indiqué Juppé, qui transmis au Premier ministre tunisien une invitation du président Nicolas Sarkozy pour assister au sommet du G8 les 26 et 27 mai à Deauville (ouest de la France).
Le ministre a par ailleurs défendu la politique française refusant d’accueillir les milliers de clandestins tunisiens échoués à Lampedusa. "La France n'est pas un pays fermé. Nous accueillons chaque année 200.000 étrangers. La communauté tunisienne compte 500.000 personnes, dont 13.000 étudiants. Le taux de refus de visas est de 10 %. La France n'est pas une citadelle ou une forteresse. En revanche nous ne pouvons pas accepter l'immigration illégale. C'est un fléau", a-t-il plaidé.
Plus de 20.000 tunisiens ayant obtenu un permis de séjour provisoire en Italie souhaitent pouvoir entrer en France. Mais Paris refuse de les admettre estimant qu’ils n’ont pas de ressources ni de résidence et que Rome a commis un détournement de procédure pour se débarrasser de son fardeau sur ses voisins.
Alain Juppé est le dernier en date d'une série de ministres et secrétaires d'Etat français venus recoller les morceaux depuis deux mois avec Tunis. Il a été précédé notamment par Christine Lagarde (économie), Eric Besson (industrie), Frédéric Mitterrand (culture), Pierre Lellouche (commerce extérieur).