Le « Comité pour la Libye » aurait préféré qu’une solution africaine, c’est-à-dire diplomatique, soit trouvée pour résoudre le conflit interne à la Libye.
Le vote de l’Afrique du Sud en faveur de la résolution 1973 du Conseil de sécurité prévoyant l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne et l’emploi de la force contre la Libye, un pays membre fondateur de l’Union africaine, en a choqué plus d’un. C’est la voix de l’Afrique du Sud qui a permis à la résolution de passer. Elle aurait pu s’abstenir comme l’ont fait cinq pays membres du Conseil de sécurité, et non des moindres (Russie, Chine, Inde, Brésil et Allemagne). Pour le président sud-africain Jacob Zuma, cette résolutionpermettrait de "protéger les civils sans défense et sauver des vies".
Quoi qu’il en soit, cette position sud-africaine est en totale contradiction avec la position officielle de l’Union africaine telle qu’exprimée le 10 mars parle Conseil de paix et de sécurité, qui s'était prononcé contre toute intervention militaire étrangère, prenant le contre-pied de la Ligue arabe, et se déclarait hostile à l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne dans le ciel libyen. « Notre objectif n'est pas de sauver le pouvoir de Mouammar Kadhafi mais de trouver une issue pacifique et négociée à la guerre qui fait rage », explique cette source.
Après le début des frappes occidentales contre la Libye, le comité de l'Union africaine sur la Libye a rejeté "toute intervention militaire étrangère quelle qu'en soit la forme". Cette position a été annoncée le samedi 19 mars par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz à l'ouverture d'une réunion à Nouakchott des membres de ce comité.
La situation en Libye "exige une action urgente pour une solution africaine à la crise gravissime que traverse ce pays frère", a déclaré M. Ould Abdel Aziz. "Cette solution doit être conforme à notre attachement au respect de l'unité et de l'intégrité territoriale de la Libye, ainsi qu'au rejet de toute intervention militaire étrangère quelle qu'en soit la forme", a-t-il ajouté.
Trois des cinq chefs d'État qui composent le comité de l'UA participaient à la réunion de Nouakchott : outre M. Ould Abdel Aziz, il s'agit d'Amadou Toumani Touré (Mali) et de Denis Sassou Nguesso (Congo). Jacob Zuma (Afrique du Sud) et Yoweri Museveni (Ouganda) y étaient représentés par des ministres.
Le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, a également participé à la rencontre, ainsi que le Commissaire pour la paix et à la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra.
Après leur réunion dans la capitale mauritanienne, les membres du comité doivent se rendre dimanche 20 mars à Tripoli, selon le programme officiel.