Le diplomate marocain Youssef Amrani a été nommé, mercredi 25 mai, secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UPM) lors d’une réunion des hauts responsables de cette organisation, à Barcelone, a annoncé le ministère des affaires étrangères français dans un communiqué.
"Je salue très chaleureusement la nomination, par les hauts fonctionnaires de l'Union pour la Méditerranée, réunis à Barcelone, de Youssef Amrani au poste de secrétaire général", a déclaré le ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, qui l'a qualifiée d'"excellente nouvelle".
La candidature de M. Amrani, secrétaire général du ministère des affaires étrangères marocain, était soutenue par la France et l'ensemble des pays du Sud membres de l'UPM. L'UPM est sans secrétaire général depuis la démission, en janvier, du Jordanien Ahmed Massa'deh, qui avait expliqué, elliptique, que "les conditions dans lesquelles il avait accepté [ce poste] avaient changé".
"Nous comptons sur M. Amrani pour mettre en œuvre des projets de coopération à même d'accompagner les réformes et les mouvements à l'œuvre au sud de la Méditerranée. Plusieurs secteurs doivent faire l'objet d'une attention particulière: la jeunesse, à travers notamment le projet d'office méditerranéen de la jeunesse, la société civile, le développement économique, les énergies renouvelables ou encore la protection civile", a souligné M. Juppé.
L'UPM, créée le 13 juillet 2008, compte quarante-trois membres dont, outre les pays de l'Union européenne, la Turquie, Israël et les pays arabes riverains de la Méditerranée. Au plan politique, le conflit israélo-palestinien a obéré tout progrès dans son action. L'organisation ambitionne, en développant des projets concrets dans divers domaines (environnement, transports, énergie, culture, éducation…), de donner un nouveau souffle à la coopération euro-méditerranéenne lancée en 1995 à Barcelone et restée lettre morte.
Les derniers développements survenus en Egypte, en Tunisie et en Syrie, dont les présidents avaient été invités au sommet fondateur de l’UPM à Paris, ont particulièrement paralysé l’action de cette organisation. Son co-président, Hosni Moubarak, a été renversé et risque d’être jugé pour corruption et assassinat par le nouveau pouvoir militaire. La Tunisie, autre acteur important de l’UPM, a connu elle aussi un changement de régime et son ancien président Zine el-Abidine Ben Ali est réfugié politique en Arabie saoudite. Un autre membre important de cette organisation, le président syrien Bachar al-Assad, est désormais interdit de visa par l’Union européenne. Quand au problème palestinien, principal obstacle à l’essor de ce projet, il est actuellement dans l’impasse. L’implication active de la France dans la guerre contre la Libye constitue un frein supplémentaire à la mise en œuvre des projets ambitieux portés par cette organisation.
La mission qui attend le nouveau secrétaire général de l’UPM est donc très difficile, sinon quasi impossible.