Les réformes constitutionnelles s’annoncent comme tendant à établir un régime présidentiel pur, avec large séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.
Le président du Conseil de la Nation (Senat) Abdelkader Bensalah, a été chargé par le chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika de mener les consultations préliminaires à une profonde réforme de la constitution algérienne. Il devra réunir les propositions émanant des partis politiques et autres organisations, ainsi que celles de personnalités indépendantes. Un avant-projet de réforme sera ensuite présenté au chef de l’Etat, qui devrait le transformer en projet de réforme, qu’il présentera pour discussion et approbation au Parlement ou à un référendum populaire selon l’ampleur des modifications qui seront apportées au texte en vigueur. Les révisions arrêtées seront soumises au Parlement qui sera issu des prochaines élections législatives en 2012 et qui devrait, à la lumière de la révision du code électoral et du droit des associations en cours, mieux refléter la représentation nationale. Le nombre de femmes parlementaires devrait progresser substantiellement.
Le nouveau texte devra reconduire sans changement les « constantes » constitutionnelles actuelles : caractère républicain du régime, l’islam religion de l’état, l’arabe seule langue nationale et officielle, pluralisme politique, interdiction des partis à caractère confessionnel ou régional, état unitaire, même emblème et même hymne national. Le régime sera présidentiel avec une nette séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Il se rapprochera du franc présidentialisme à l'américaine en s'éloignant du semi-présidentialisme à la française marqué par une dyarchie Président-Premier ministre à la tête de l'exécutif. De nouvelle dispositions devraient être adoptées pour renforcer les contre-pouvoirs, notamment celui des organismes de contrôle à tous les niveaux. Les prérogatives parlementaires d’investigation devraient être élargies.