Opinion optimiste sur l’issue du conflit en Libye.
Paris et Rome ont exprimé leur « optimisme » sur l’issue du conflit entre les troupes régulières du colonel Mouammar Kadhafi et les insurgés soutenus par la coalition internationale qui, malgré l’intensification des frappes aériennes de l’Otan, ne parviennent toujours pas à un résultat décisif sur le terrain.
Le chef militaire de l’opération alliée, le général canadien Bouchard, a expliqué que désormais les forces pro-Kadhafi étaient sur la « défensive » après avoir perdu une importante partie de leur potentiel offensif.
Les ministres américain et britannique de la Défense ont justifié les attaques menées dans la nuit de dimanche 24 à lundi 25 contre les bureaux de Kadhafi à Tripoli, en les qualifiant de « cibles légitimes ». Pour l’Otan, il ne s’agissait pas de tuer le « Guide », mais de détruire ses centres de commandement. Aussitôt après ces attaques, le colonel Kadhafi a été montré par la télévision libyenne, relativement serein, en train de recevoir des notables locaux.
Pour leur part, les insurgés ont assuré qu’à l’issue de violents combats, ils avaient chassé les troupes régulières du centre de Misrata, troisième ville du pays, verrou stratégique entre l’est et l’ouest, et important port à 200 km à l'est de la capitale Tripoli. Selon le Croissant rouge à Misrata, le conflit a fait environ 1.500 morts, habitants et rebelles, depuis le soulèvement de la ville le 19 février.
Le dirigeant libyen s'engagerait dans "une bataille perdue" s’il tentait de reprendre cette grande ville côtière, dont tous les accès routiers ont été coupés par les troupes régulières. « Les rebelles sont plus nombreux, mieux équipés, entraînés et organisés, et plus déterminés que jamais », a assuré mardi un porte-parole du CNT, Jalal al-Gallal.
Selon les insurgés, Misrata est la clé de Tripoli. Si l’armée régulière était contrainte d’abandonner définitivement la ville, la route de Tripoli leur sera ouverte.
La Tunisie a décidé de déployer des unités militaires à sa frontière avec la Libye. Elle craint les retombées éventuelles d’une contre-attaque des troupes régulières libyennes pour reprendre le poste frontalier de Dahbia conquis par les insurgés à la fin de la semaine passée.
Sur le plan diplomatique, Moscou a prévenu qu'il ne soutiendrait aucune nouvelle résolution au conseil de sécurité de l'ONU appelant à une augmentation de l'ingérence étrangère en Libye. Mais la Russie a en même temps ignoré l’appel de Tripoli lui demandant de convoquer le Conseil de sécurité pour examiner la situation en Libye.
A Addis Abeba, l'Union africaine tente toujours de trouver une solution politique au conflit en recevant des représentants des deux camps en vue d'un cessez-le-feu. Mais les insurgés restent sur leur position initiale exigeant le départ de Kadhafi comme préalable à toute solution négociée.
Le ministère italien des Affaires étrangères a annoncé mardi 26 avril que la prochaine réunion du Groupe de contact chargé de piloter le volet politique de l'intervention internationale en Libye se tiendra le 5 mai à Rome.