Lenteur des décision, diminution des sorties d’avion, l’Otan semble ne plus répondre aux attentes de Paris et de Londres
Depuis la prise en main par le commandement militaire de l’Otan des bombardements contre la Libye, une nette baisse des frappes a été constatée. Au grand dam de Paris et de Londres qui auraient voulu, sous couvert de protection de la population civile menacée par la machine de guerre de Tripoli, non seulement détruire l’arsenal libyen, mais aussi aider militairement les insurgés à renverser Kadhafi. La présence de pays hostiles à la guerre, comme la Turquie et l’Allemagne, au sein du commandement militaire de l’Otan, a freiné l’ardeur de Paris et de Londres.
Après un long silence, les critiques contre l’Otan commencent à fuser. Ainsi, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a estimé sur les ondes de France Info qu’« Il faut que l'Otan joue pleinement son rôle » et elle ne le fait « pas suffisamment ». Il exige la destruction des « armes lourdes qui bombardent aujourd'hui la ville de Misrata ». Il veut évoquer ce sujet jeudi 14 et vendredi 15 avril lors d'une session ministérielle à Berlin avec ses homologues de l'Otan. « L'Otan a voulu prendre la direction militaire des opérations, nous l'avons accepté. Elle doit jouer son rôle aujourd'hui c'est-à-dire éviter que Kadhafi n'utilise là encore des armes lourdes pour bombarder les populations » a encore déclaré M. Juppé qui a déploré, au passage, « la réintégration militaire de la France dans l'Otan sans véritable contrepartie. »
Son homologue britannique, William Hague, a lui aussi appelé l'Alliance atlantique à « intensifier » ses efforts. « Beaucoup de choses ont été faites en Libye mais, clairement, il faut en faire davantage », a notamment affirmé le ministre. William Hague a par ailleurs réitéré la nécessité, à ses yeux, de voir Mouammar Kadhafi quitter le pouvoir dans le cadre d'un règlement politique du conflit avec les insurgés.
Selon les témoignages de certains équipages de bateaux acheminant des aides humanitaires à la population martyre de Misrata, des armes auraient été également chargées à destination des insurgés anti-Kadhafi qui contrôlent le port et le centre ville.