Bravant l’interdiction de manifester, les Saoudiens sont à nouveau dans la rue, insatisfait des réformes sociales déjà annoncées et réclamant des progrès politiques.
Les autorités saoudiennes ont déployé d’importantes forces de police et érigé des barrages contrôlant l’accès du centre de la capitale, Riyad, pour prévenir une manifestation à l’appel de militants des réseaux associatifs en faveur de réformes politiques, du respect et de l’élargissement de la liberté d’expression dans le royaume, dans le sillage des révoltes qui secouent le monde arabe depuis le début de l’année 2011.
Les manifestations sont interdites dans le royaume wahabite, gouverné d’une main de fer par la famille des Al Saoud. Les Etats-Unis, alliés de Riyad, le plus grand exportateur de pétrole du monde, a appelé au respect du droit de manifester pacifiquement.
Les jeunes contestataires des réseaux sociaux réclament notamment le remplacement de l’actuelle assemblée consultative (la choura, dont les membres sont nommés par le roi) par un Parlement élu, et un gouvernement responsable devant la représentation nationale. Ils demandent aussi l’indépendance de la justice et la libération des prisonniers politiques.
Ils réclament également l’amélioration du salaire minimum qui doit être fixé, selon eux, à 2 766 euros, et la création d’emplois pour résorber le chômage des jeunes, évalué à 10 % de la population active et à 30 % parmi les jeunes entre 20 et 30 ans.
Anticipant le mouvement, le roi Abdallah, âgé de 86 ans, avait annoncé le 23 février, à son retour après une absence de trois mois pour des raisons de santé, des mesures sociales pour plus de 35 milliards de dollars, qui ne semblent avoir satisfait les constestataires.
L’effervescence est traditionnellement vive dans la population chiite, qui représente 10 % des 28 millions d’habitants du royaume et qui s’estiment victime de discriminations. Elle est concentrée à l’est dans les régions riches en hydrocarbures.