Depuis quelques mois, quelque 200 000 Soudanais se ruent dans le désert nubien, à 500 km au nord de Khartoum, pour essayer de trouver les pépites d’or qui changeront leur vie.
Et le mouvement ne s’arrête pas. C’est que le métal jaune flambe depuis quatre ans (environ 600 dollars l’once en 2006, 1 000 en 2008, et 1 300 aujourd’hui) et la région est réputée aurifère. Quelques entreprises minières s’y sont établies. Entre tentes, 4 x 4, bidons d’eau, provisions d’aliments pour tenir deux semaines, des villages entiers d’orpailleurs se créent dans ce paysage inhospitalier. Les plus démunis se contentent de pelles, d’autres investissent dans des détecteurs de métaux, les plus malins s’associent pour louer un tracteur qui laboure la terre rouge du désert. Un gramme est acheté environ 35 dollars. De quoi alimenter le rêve fou de tomber sur d’énormes pépites qui feront sa fortune. Et chagriner les écologistes : près du Nil, pour séparer le minerai de la roche concassée importé du désert, des milliers de personnes utilisent du mercure, rejeté ensuite dans le fleuve.