D’un seul trait de plume, le président du Conseil constitutionnel a ratifié l’élection d’Alassane Ouattara à la présidence de la république. Officiellement, le différend a pris fin.
Le président du Conseil constitutionnel ivoirien, Yao Paul Ndré, un ami de l’ex-président Laurent Gbagbo, a finalement validé jeudi 5 mai à Abidjan la victoire d’Alassane Ouattara au scrutin présidentiel de 2010. Pour ce faire, « Pablo » comme les Ivoiriens l’ont surnommé, a invoqué la suprématie des décisions de l’Union Africaine (UA) et de l’ONU sur les lois nationales. « Considérant, a-t-il dit, que les normes et dispositions internationales acceptées par les organes nationaux compétents ont une autorité supérieure à celle des lois et décisions juridictionnelles internes, sous réserve de leur application par l’autre partie (…) le Conseil constitutionnel fait siennes les décisions du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine sur le règlement de la crise ivoirienne (…) proclame monsieur Alassane Ouattara président de la République de Côte d’Ivoire ». Yao Paul Ndré n’est pas revenu sur le décompte des voix du 3 décembre 2010. Une comptabilité électorale qui lui avait permis de déclarer « monsieur Laurent Gbagbo président de la république de Côte d’Ivoire ». La décision du jeudi 5 mai 2011 annule celle du 3 décembre 2010. La première est une reconnaissance du droit international, en particulier, de la certification de l’élection ivoirienne par l’ONU entérinée par l’UA. La seconde était une affirmation de la souveraineté de l’Etat de Côte d’Ivoire. Avancée ou remise en cause du droit ? Le Conseil constitutionnel ivoirien ouvre une ère électorale nouvelle. Et celle-ci pourrait bien servir de jurisprudence sur un continent où les conflits postélectoraux sont devenus la règle. Alassane Ouattara, le nouvel homme fort d’Abidjan, devrait prêter serment vendredi 6 mai. Son investiture est prévue le 21 mai, en présence des représentants de l’ONU, de l’UA et des instances sous régionales. Après la Côte d’Ivoire, à qui le tour ?