Bienvenue dans la grande famille du diamant. En août dernier, le Cameroun adhérait au processus de Kimberley. Il devenait ainsi le 78e pays de la planète à intégrer cet accord sur l’extraction et le commerce de la pierre précieuse. Rappelons que le processus, initié en 2003, a pour objectif de contrôler la production et la vente des gemmes afin d’éviter le trafic pierres précieuses-armes dans les zones de conflit. La Sierra Leone, la Côte d’Ivoire, le Liberia et d’autres pays étaient en partie concernés par ces négoces du sang. Le ministre camerounais des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Emmanuel Bondé, a précisé : « La commercialisation illicite du diamant brut est désormais interdite sur tout le territoire national. » Le pays va donc pouvoir écouler en toute légalité sa production. Jean Kisito Mvogo, secrétaire national du processus de Kimberley, explique : « Le diamant prenait jusqu’ici des circuits mafieux. Mal vendu, il était mal exploité. » Même si l’extraction reste toujours artisanale et la production voisine les 5 000 carats par an, « il n’y a aucun doute sur l’existence d’une quantité exploitable. Si celle-ci n’était pas importante, je ne verrais pas les entreprises courir avec autant de conviction. Que les Camerounais se rassurent sur l’existence du diamant et sur la qualité de celui-ci », confirme le ministre.
Officiellement, les estimations ne concernent que le potentiel alluvionnaire. Selon Jean Kisito Mvogo, « l’étude sur les occurrences d’exploitations artisanales aboutit à une évaluation […] de 3 millions à 5 millions de carats ». Les spécialistes sont beaucoup plus prudents sur l’importance du diamant conglomératique (extrait de la