Des chars étaient ont été aperçus se dirigeant vers le centre de Harare, deux jours après l’avertissement très clair lancé par le général Constantino Chiwenga, chef des Armées, à Robert Mugabe.
Le 13 novembre, le général Chiwenga convoquait la presse au quartier général de l’armée, devant laquelle il lisait un communiqué dans lequel il exigeait la « purge » orchestrée par Grace Mugabe, épouse du président Mugabe, 93 ans, au pouvoir depuis plusieurs décennies. « La purge actuelle qui vise clairement les membres du parti qui ont été engagés dans la guerre d’indépendance, doit cesser immédiatement », a-t-il déclaré avec force et détermination.
Une semaine avant, sous la pression de son épouse, Grace Mugabe, le président limogeait le vice-président Emmerson Mnangagwa, probable futur candidat à la présidence (voir site www.afrique-asie.fr , « Les manoeuvres du couple Mugabe ») Comme l’ex vice-président Joice Mujuru, combattante de la lutte de libération et également limogée par la seule volonté de Grace Mugabe, en 2014, le général Chiwenga bénéficie du soutien d’une grande partie de l’armée, lui même ayant joué un rôle important durant la guerre. Il a, également, été ministre de la Défense et patron des services secrets après l’indépendance. Ses liens avec les militaires sont restés très étroits.
Le 13 novembre, il avertissait « ceux derrières ces dangereuses manigances » que « lorsqu’il s’agit de protéger notre révolution, l’armée n’hésitera pas à intervenir ».
Robert Mugabe a, déjà, été investi par la Zanu-PF en vue de l’élection présidentielle de 2018, mais il ne fait, aujourd’hui, aucun doute que les ambitions de Grace Mugabe pèseront lourdement sur sa décision finale. Si l’armée lui en laisse le temps et l’opportunité, ce qui semble peu probable aujourd’hui.