Romancier, journaliste, blogueur, ancien éducateur sportif, ce Franco-Marocain de 39 ans s’est fait tout seul. Élu par le magazine marocain Tel Quel dans la liste des cinquante personnalités qui feront le Maroc de demain, il fait partie de cette nouvelle vague d’auteurs utilisant un langage cru et sans concession.
Vous étiez journaliste avant d’être romancier. Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire des livres ?
J’ai écrit mon premier manuscrit, La Petite Cité dans la prairie, pour garder les souvenirs de mon passé. C’était un texte très personnel. En 2008, j’ai fait le choix de l’éditer, et j’en ai eu l’occasion. Après cette première expérience assez laborieuse, car je n’avais pas les codes et les méthodes pour écrire, j’ai pris goût au travail d’écriture. Ce premier livre m’a donné envie de raconter des histoires sombres qu’on sublime dans la littérature française, ou de manière décalée, à travers Saint-Denis, ville de la région parisienne que j’aime. L’exercice de construction d’une histoire et consistant à faire vivre des personnages avec leur langage, leur personnalité m’a plu et s’est révélé naturel et fluide. Je suis rapidement entré dans le processus et j’ai écrit trois manuscrits en trois ans.
Pouvez-vous revenir sur votre trilogie : Les Anges s’habillent en caillera, Des chiffres et des litres, Flic ou caillera ?
Mon premier roman Les Anges s’habillent en caillera, met en scène deux protagonistes : un voleur rusé et un policier, mais le personnage principal reste la ville de Saint-Denis. J’ai beaucoup d’amour pour cette commune, j’y ai découvert la culture hip-hop, la boxe thaïlandaise et m’y suis construit. Ma vision et ma connaissance de la Saint-Denis me permettent de faire des histoires bien ancrées dans la réalité. Les volets de la trilogie ont comme point commun cette ville avec ses mondes parallèles qui se côtoient et parfois s’entrechoquent.
Une adaptation au cinéma est-elle prévue ?
Pierre Lacan, réalisateur de Légitime défense, travaille dessus. Nous nous sommes vus à la sortie de mon premier livre en mars 2011 et on s’est bien entendus. Il est simple et m’apprend plein de choses. C’est une belle rencontre. Il travaille actuellement sur l’écriture du scénario et espère tourner assez rapidement. Sa manière de travailler m’a enrichi. C’est assez drôle de voir comment il interprète l’histoire car il change certains points, comme les métiers de certains personnages secondaires, ou comment il détaille les motivations d’autres individus.
Pouvez-vous, en un mot, définir votre style d’écriture ?
Je ne peux pas définir mon style, mais plutôt parler de ma manière d’écrire. Je me nourris de références cinématographiques (Le Choix des armes, Boyz in The Hood, Scarface, etc.) et musicales, comme la chanson française ou le rap. Cela donne une écriture imagée, rythmée, avec des dialogues proches de ceux qu’on peut entendre.