Vendredi 7 avril, les Moudjahidine du peuple d’Iran, réfugiés à Auvers-sur-Oise, ont commémoré le premier anniversaire de l’attaque du camp de réfugiés iraniens d’Achraf en Irak. Il y a un an, l’armée irakienne avait pris d’assaut ce camp d’opposants iraniens faisant 36 morts et plus de 400 blessés. A cette occasion, la présidente de cette organisation de résistance, Maryam Radjavi, a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à placer le gouvernement irakien devant ses responsabilités.
Il y a un an jour pour jour, le 8 avril 2011, l’armée irakienne lançait une attaque meurtrière contre le camp des réfugiés iraniens d’Achraf en Irak où vivaient 3400 opposants iraniens de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI). Le bilan est très lourd : 36 réfugiés dont huit femmes sont tués et 400 sont blessés, la plupart par balles.
Les opposants iraniens ont alors accusé le gouvernement irakien d’avoir agit pour le compte du régime iranien de Mahmoud Ahmadinejad, nouvel allié de Bagdad. Téhéran avait alors « salué » l’attaque d’Achraf, menée par les troupes du premier ministre irakien Nouri al-Maliki.
Vendredi 7 avril 2012, une cérémonie s’est donc tenue à Auvers-sur-Oise au siège du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), où les Moudjahidine ont trouvé refuge depuis les années 1980. La commémoration « à la mémoire des victimes d’Achraf » s’est déroulée en présence de nombreux membres de la communauté iranienne du Val d’Oise. Beaucoup d’entre eux ont encore de la famille dans le camp d’Achraf.
Cette cérémonie a également été l’occasion pour Maryam Radjavi, la présidente du CNRI, d’interpeller « le Conseil de Sécurité de l’ONU qui va siéger le 10 avril sur l’Irak et le camp d’Achraf, ainsi que le Secrétaire général Ban Ki-moon » et « de placer le gouvernement irakien devant ses responsabilités et de ne pas violer davantage ses engagements ». En effet, depuis plusieurs mois, le gouvernement irakien compte transférer la totalité des habitants d’Achraf vers un autre camp à proximité de Bagdad, baptisé Liberty. 1200 personne ont déjà été transférées dans ce camp dans des conditions particulièrement éprouvantes.
Les Moudjahidine dénoncent les nouvelles conditions d’hébergement dans le camp Liberty qu’ils estiment être devenu un « camp de détention » et « une prison ». L’armée irakienne, dans laquelle ils n’ont plus confiance depuis les attaques d’Achraf, patrouille en arme à l’intérieur du camp. La liberté de mouvement est réduite pour les résidents, l’accès au soin est réglementé et les conditions d’hygiène (eau potable, électricité…) sont « épouvantables » selon les témoignages des Moudjahidine. « Afin d’éviter un nouveau drame », les conditions d’accueil doivent donc être améliorées dans le camp Liberty, notamment pour obtenir la liberté de mouvement et la possibilité de construire dans le camp afin d’accueillir les blessés et les handicapés en provenance d’Achraf.