Avant de regagner l’Algérie, après la clôture des travaux du Sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité en Afrique, le premier ministre Abdelmalek Sellal, accompagné du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a tenu à rencontrer des représentants de la communauté algérienne de France pour écouter directement leurs doléances, leurs attentes, leurs préoccupations. Mais aussi leur exposer la situation en Algérie et les appeler à s’impliquer davantage dans le développement de leur pays…
Accompagné du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, M. Sellal a écouté, durant plus de deux heures, dans l’enceinte de l’Académie diplomatique internationale de Paris, les préoccupations de représentants d’associations franco-algériennes, d’hommes d’affaires, de cadres, mais aussi de simples citoyens. Une rencontre à laquelle il avait tenu, malgré un emploi de temps très chargé. Il devait rentrer en effet à Alger pour présider une autre réunion sur la paix et la sécurité en Afrique et poursuivre ses tournées de travail au cœur de l’Algérie profonde.
Des intervenants se sont intéressés à des questions qui les lient à leur pays d’origine, et interrogé le premier ministre sur les démarches que compte prendre le gouvernement à même de permettre le transfert du savoir-faire de la diaspora et de faciliter l’investissement en Algérie.
Les questions des tarifs « élevés » des billets de la compagnie aérienne Air Algérie, ainsi que les difficultés liées au transfert de dépouilles de leurs proches défunts, sont revenues à plusieurs reprises dans les interventions.
M. Sellal a commencé par faire un exposé sur la situation actuelle du pays, les acquis réalisés dans divers domaines avant de répondre aux interrogations et préoccupations des intervenants.
Le premier ministre se trouve en France où il a représenté le chef de l’État au Sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité en Afrique qui a débuté hier vendredi et s’est clôturé samedi 7 décembre.
M. Sellal a rassuré la communauté algérienne sur la solidité des relations entre l’Algérie et la France. Il a également exposé la doctrine algérienne face aux défis et aux menaces géopolitiques extérieurs. Il a affirmé que les Algériens établis à l’étranger « pouvaient » et « devaient » participer au processus de développement du pays, et établir des contacts par divers moyens avec leurs compatriotes en Algérie.
Il les a incités, dans ce cadre, à s’organiser afin de « créer une passerelle » avec des Algériens en Algérie, et entrer en contact avec le mouvement associatif en Algérie qui, a-t-il dit, s’est « beaucoup développé ».
Le premier ministre a indiqué, à cet égard, que le mouvement associatif dans le pays participe au processus de développement, et que lui-même « prend en considération » certaines de ses propositions, citant, à ce propos, l’Association « Nabni » (On construit) qui « aide beaucoup le gouvernement avec ses idées et propositions ». Il a ainsi invité les cadres émigrés à s’organiser et entrer en contact avec des organisations dans le pays afin d’apporter des contributions concrètes, citant les médecins qui peuvent venir « opérer, volontairement, des malades en Algérie ». M. Sellal a aussi invité les jeunes émigrés à s’associer avec les jeunes « du pays » afin de les aider à créer des entreprises et leur transférer leur savoir-faire et « mettre à leur disposition leur intelligence ».
« L’Algérie est votre pays, vous avez votre part au pays, nous n’avons aucun problème avec notre communauté, nous essayons d’améliorer la situation des Algériens et vous pouvez y contribuer », leur a-t-il lancé. Il a ajouté que l’État algérien « essayera » d’aider ses enfants nés à l’étranger et ceux qui ont émigré pour diverses raisons, « là où c’est nécessaire ».
Le premier ministre relevé la « fougue » des jeunes Algériens établis à l’étranger lorsqu’il s’agit des questions de leur pays d’origine, soulignant avoir constaté cette même « ardeur » chez les footballeurs de l’équipe nationale, nés à l’étranger, lorsqu’il les a rencontrés après la qualification de l’Algérie à la Coupe du monde du Brésil.
« Nous avons besoin de notre communauté, nous nous sentons une obligation de la prendre en charge, l’investissement vous est ouvert », a soutenu le premier ministre, appelant la communauté à ne pas écouter « ce qui se colporte contre l’Algérie » où « beaucoup de choses ont été améliorées ». Il a ajouté que si le pays d’accueil « doit protéger » la communauté, son pays d’origine « doit participer » à sa protection.
Au début de son intervention, M. Sellal avait transmis les « salutations » et les « amicales pensées » du chef d’État, Abdelaziz Bouteflika, à la communauté.