Selon Franceinfo, l’ONG Sherpa, qui défend des anciens salariés syriens de Lafarge, réclame l’audition par la justice française de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères de mai 2012 à février 2016. L’association, partie civile dans l’enquête visant les activités du cimentier Lafarge en Syrie, demande également aux juges d’entendre deux anciens ambassadeurs de France en Syrie don Eric Chevalier qui se montre depuis quelque temps assez critique de la politique française en Syrie.
Laurent Fabius, aujourd’hui président du Conseil constitutionnel est rattrapé par sa politique syrienne. Il s’était illustré au début de la crise syrienne et la fulgurante émergence d’Al-Nosra, une filiale d’Al-Qaïda, par une fracassante déclaration au Maroc, en compagnie de son homologue saoudien, Saoud al-Fayçal (décédé) lors d’une conférence des « amis » du peuple syrien à Marrakech. En réponse à une question lors d’une conférence de presse sur la mise par les Etats-Unis d’al-Nosra sur la liste des organisations terroristes, Laurent Fabius, qui ne voyait que des « opposants modérés » partout en Syrie répond : « Je ne comprends pas, mes nouveaux amis syriens démocrates sont vent debout et me disent qu’ils (les combattants d’Al-Nosra) font du bon boulot… » !
Or c’est cette organisation « modérée » qui a fourni l’essentiel des troupes à une nouvelle organisation, Daech, qui est aujourd’hui au centre de l’affaire Lafarge.
L’ONG Sherpa, qui s’était portée partie civile dans l’enquête sur le versement d’argent par le cimentier français à des groupes terroristes en Syrie, dont Daech, exige désormais la comparution de Fabius devant la justice. Selon France Info, celle-ci réclame l’audition de l’actuel président du Conseil constitutionnel.
«La justice ne doit oublier aucun acteur dans cette affaire, a déclaré Marie-Laure Guislain, responsable du contentieux au sein de l’ONG. L’Etat doit être exemplaire, les juges doivent donc rechercher son éventuelle responsabilité.»
Le 9 juin, une information judiciaire avait été ouverte pour «financement d’entreprise terroriste» et «mise en danger de la vie d’autrui». Les trois juges désignés doivent déterminer les liens qu’à pu entretenir Lafarge avec les organisations terroristes en Syrie, pour pouvoir maintenir l’activité de la cimenterie de Jalabiya, dans le nord du pays, malgré la guerre civile.
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