Le «groupe de contact sur la Libye», réuni ce jeudi 6 mai à Rome, a décidé la création d’un fonds spécial pour financer « l’assistance humanitaire à la population de Benghazi et dans les « zones libérées. »
Le «groupe de contact sur la Libye», réuni ce jeudi 6 mai à Rome, a décidé la création d’un fonds spécial pour financer « l'assistance humanitaire à la population de Benghazi et dans les « zones libérées. »
Ce « mécanisme de financement temporaire » exclut les achats d'armements et vise à accélérer, dans la transparence, les transferts de fonds, en attendant que soient levés les obstacles juridiques au déblocage des avoirs de Kadhafi gelés à l'étranger. Les rebelles craignent d'être à court d'argent d'ici la fin mai et estiment à 3 milliards de dollars leurs besoins pour les prochains mois.
Ces obstacles juridiques sont toutefois très difficiles à surmonter. Ni les États-Unis, ni la France, ni le Royaume-Uni ou l’Italie ne sont en mesure de les lever rapidement. En attendant, c’est l’Émir du Qatar, qui n’a de comptes à rendre à personne, qui va alimenter ce fonds.
Au comité de direction de ce nouveau mécanisme de financement seront représentés le Conseil national de transition (CNT) libyen ainsi que le Qatar et la France, premiers représentants tournants des pays arabes et de l'Europe. En se voyant confier la gestion de ce fonds spécial, le CNT, que la France avait été la première à reconnaître, voit ainsi son rôle institutionnel confirmé par le « groupe de contact », qui organisait jeudi 8 mai, à Rome, sa deuxième rencontre.
Alors que ce groupe avait, jusqu'à présent, maintenu les représentants de la rébellion en marge de ses travaux, cette fois-ci, le « chef de gouvernement » du CNT, Mahmoud Jibril, a pris part à l'ensemble de la rencontre. Il y a même joué un rôle majeur. La « feuille de route » qu'il a présentée, prévoyant la tenue d'élections locales dans les régions administrées par la rébellion, a été retenue en vue d'un règlement politique.
Cette « feuille de route » se fonde sur la mise en place d'un congrès national pour établir une nouvelle Constitution pour la Libye dans un délai de 45 jours après que le colonel Kadhafi aura quitté le pouvoir.
« Interlocuteur légitime »
Ensuite seraient organisés d’abord un référendum pour approuver la Constitution puis des élections parlementaires dans un délai de quatre mois, suivies, deux mois plus tard, par des présidentielles.
«On se rend compte qu'il (le CNT) est aujourd'hui le seul interlocuteur légitime et, en réalité, le seul capable d'exprimer les aspirations du peuple libyen», a souligné le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé.
De nombreux pays occidentaux restent toutefois réticents à accorder leur reconnaissance officielle aux représentants de l'insurrection pour ne pas donner l'impression d'imposer « leur » solution de gouvernement aux Libyens. « C'est le syndrome irakien qui est à l'œuvre », explique une source diplomatique française.
La prochaine réunion du «groupe de contact» se tiendra aux Émirats arabes unis, courant juin.