Les Etats-Unis et certains pays occidentaux se donnent un délai de réflexion avant de décider d’envoyer des armes lourdes aux insurgés libyens. L’amère expérience afghane n’est pas loin.
Les Etats-Unis et certains pays occidentaux se donnent un délai de réflexion avant de décider d’envoyer des armes lourdes aux insurgés libyens. Ils redoutent de voir ces armes tomber entre les mains des groupes islamistes jihadistes. L’amère expérience afghane, quand la CIA et les pays du Golfe avaient financé et armé les groupes islamistes qui combattaient alors l’occupation soviétique de l’Afghanistan n’est pas encore oubliée. Ceux que les occidentaux appelaient alors les « combattants de la liberté » avaient, une fois l’occupant soviétique chassé, retourné leurs armes contres leurs anciens « bienfaiteurs », ceux qu’Al-Qaïda avait qualifié, après la Tempête du désert (1991) contre l’Irak, de « croisés ».
Contrairement à Bernard-Henri Lévy, qui a voulu « vendre » l’intervention contre le régime de Kadhafi en déclarant que les insurgés de Benghazi aspirent à une « Libye démocratique et laïque » (sic !), les Américains, échaudés par le 11-Septembre, sont très hésitants. C’est du moins ce qui apparaît à la lecture des déclarations du président de la Commission du Congrès chargée de contrôler les opérations secrètes extérieures américaines, le républicain Mike Rodgers. Ce dernier a en effet révélé au cours de cette audition que Hillary Clinton, la secrétaire d'État, Robert Gates, le secrétaire à la Défense, et Mike Mullen, le chef d'état-major, avaient manifesté plus que des réserves à l'idée d'armer les insurgés. « Nous ne savons pas qui ils sont, nous savons contre qui ils sont, mais nous ignorons pour qui et pour quoi ils sont », dit en substance Mike Rodgers.