L’axe Alger/Rome contre les va-t-en guerre
L’Algérie et l’Italie parlent désormais le même langage sur la crise libyenne, à des détails près. Puisque des mois après le début du conflit, les Italiens, premiers à intervenir dans ce pays aux côtés des Français, se joignent désormais à la position algérienne appelant à un dialogue «inclusif». «L’Algérie et l’Italie sont convaincues de la nécessité d’une solution politique à la crise libyenne», ont affirmé les deux ministres des Affaires étrangères, l’Algérien Mourad Medelci et l’Italien Franco Frattini, au cours d’une conférence de presse commune, animée hier à Alger. «L’Algérie partage la résolution de l’Union africaine de Malabo qui prend acte de la décision de M. Kadhafi de se mettre en dehors du jeu politique de son pays», a notamment indiqué Mourad Medelci, en réponse à une question des journalistes. Son homologue italien, lui, est plutôt plus précis : «Nous sommes pour un dialogue inter-libyen. A l’exclusion de M. Kadhafi et sa famille, c’est aux Libyens de désigner qui va participer ou non aux discussions», a-t-il affirmé. Embourbée dans le conflit libyen, l’OTAN décide désormais de se rapprocher des positions de l’Union africaine. «Nous allons étudier la proposition de l’Union africaine lors de la réunion de vendredi prochain à Istanbul», a indiqué Franco Frattini qui ne veut pourtant pas entendre parler d’échec militaire.Les deux pays n’ont pas forcément une idée commune sur le futur gouvernement libyen. Si l’Algérie préfère attendre les consultations entre les deux parties, les Italiens voient déjà un «gouvernement d’union nationale capable de respecter les engagements» pris lors des discussions de réconciliation.Mourad Medelci ne veut plus répondre aux accusations émanant de certaines parties du Conseil national de transition. «Je ne perds pas mon temps à répondre à des spéculations auxquelles le CNT lui-même ne croit plus», a-t-il répondu.