L’implication du Qatar dans le conflit libyen n’est plus un secret.
L’implication du Qatar dans le conflit libyen n’est pas un secret. Les dirigeants qataris s’en vantent et apportent aux rebelles du CNT un soutien multiforme : politique, médiatique, financier, pétrolier et militaire dans le cadre de l’Otan. La nouveauté est dans le fait que ce petit émirat du Golfe s’adonne à un trafic d’armes au bénéfice des rebelles, ce qui est contraire à l’esprit et à la lettre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité.
La révélation, lundi 4 juillet, par les autorités libyennes de l’interception à
Zanzour, à 30 km à l'ouest de Tripoli, de deux embarcations transportant des armes qataries destinées à la rébellion, a fait toutefois l’effet d’une bombe. D’autant plus qu’elle intervient après le parachutage par les avions français d'armes à la rébellion, dans la région ouest proche de Tripoli. L’accélération du trafic d’armes au bénéfice des rebelles dans la partie occidentale de la Libye entre-t-elle dans les préparatifs à peine dissimulés pour lancer une campagne d’envergure en direction de la capitale ?
« Nous assistons à une nouvelle forme de livraisons d'armes, par voie de mer », a déclaré à la presse à Tripoli le vice-ministre aux Affaires étrangères, Khaled Kaaïm.?? « Nous dénonçons ces livraisons car leur but est de provoquer des affrontements entre Libyens et le chaos dans le pays. Nous avons averti maintes fois les Occidentaux que ces armes pouvaient tomber aux mains d'Al-Qaïda ». Les deux embarcations ont reçu une cargaison d'un bateau portant un drapeau tunisien puis se sont dirigées vers les côtes de Zanzour, où elles ont été interceptées par les gardes-côtes et les militaires libyens dans la nuit de dimanche à lundi, a précisé le porte parole officiel Moussa Ibrahim.??Onze rebelles, parmi lesquels deux officiers, ont été arrêtés, a-t-il ajouté.??Les autorités ont conduit les journalistes tout près du port de Tripoli. Ils n'ont pas pu voir les deux embarcations ni leur équipage, mis selon M. Ibrahim à la disposition des enquêteurs, mais seulement des échantillons de la cargaison saisie, déposés sous une tente.?Il s'agissait de fusils-mitrailleurs, d'explosifs, de chargeurs, de cartouches et de balles entreposés dans des caisses portant la mention: armée de l'Etat du Qatar
Khaled Kaaim quelques jours auparavant accusé les autorités qataries d’avoir fourni des missiles antichars français de type Milan aux rebelles à Benghazi (est).
Selon lui, 20 experts militaires qataris se trouvent actuellement à Benghazi, bastion de la rébellion libyenne. Le Qatar est l’un des rares pays arabes (avec les Emirats arabes unis) à participer à l’opération internationale contre le régime du colonel Kadhafi. Mercredi 13 avril, le pays a également confirmé avoir aidé les insurgés libyens à vendre du pétrole sur le marché international.
M. Kaaïm a également indiqué que des éléments du parti chiite libanais Hezbollah combattaient aux côtés des insurgés dans la ville de Misrata, considérée comme un verrou stratégique vers Tripoli.
La France a reconnu mercredi 29 juin qu'elle avait parachuté des armes aux rebelles libyens dans la région montagneuse de Nefoussa située au sud de Tripoli, un geste qui a accru les divergences parmi les alliés et provoqué les critiques de la Russie en particulier.?