Ali Tarhouni, qui fait fonction de ministre des Finances au sein du CNT libyen, lance un appel aux bailleurs de fonds.
Les monarchies du Golfe, notamment le Qatar et les Emirats arabes unis, avaient promis monts et merveilles aux insurgés du Conseil national de transition libyen. Tout comme les principaux pays occidentaux engagés dans les frappes de l’Otan contre le régime de Kadhafi. Les sommes colossales, garanties sur les futurs contrats de vente de pétrole et de gaz, se font toutefois attendre. Ce qui a mis en colère Ali Tarhouni, qui fait fonction de ministre des Finances et du pétrole au sein du CNT. Dans une interview accordée à Reuters lance un S.O.S aux bailleurs de fonds et s’en prend directement aux Occidentaux.
Le diagnostic qu’il dresse est alarmant. La production pétrolière dans les zones orientales contrôlées par le CNT est désormais, affirme-t-il, « complètement suspendue » en raison des dégâts matériels provoqués par les combats contre les forces du régime de Mouammar Kadhafi. « Nous n'avons plus (d'argent). Nous commençons à manquer de tout », a-t-il dit. « C'est un échec complet. Soit ils (les pays occidentaux) ne comprennent pas, soit ils s'en moquent. » « Nous ne produisons plus de pétrole à cause des dégâts. Je ne m'attends pas à ce que nous en produisions rapidement. Les raffineries n'ont plus de brut, donc elles ne fonctionnent plus », a-t-il poursuivi. Prié de dire comment les autorités formées par les insurgés allaient pouvoir continuer à fonctionner, il a répondu : « Des gens sont morts pour cette révolution et d'autres continuent de mourir. Nous allons trouver une solution. Une chose est sûre : nous ne renoncerons jamais. »
Ali Tarhouni a précisé que les insurgés avaient noué des contacts directs avec des compagnies étrangères en vue d'une future coopération. Il a cité notamment la française Total et l'allemande Wintershall en soulignant qu'il n'avait aucun scrupule à discuter avec des entreprises ayant coopéré avec le régime de Mouammar Kadhafi. « Nous avons besoin d'aide, nous disons que nous respectons tous les contrats. Mon seul ennemi, c'est Kadhafi et ses assassins et ses voyous », a-t-il dit. « En ce qui concerne les relations commerciales et les sociétés, je n'ai pas d'ennemis. »