Huit des plus hauts dirigeants de Libye ont fait l’objet d’une première investigation de la part de la CPI.
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo a demandé lundi 16 mai aux juges de délivrer des mandats d'arrêt pour crimes contre l'humanité contre le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, son fils aîné Seif Al-Islam et le chef des renseignements libyens, Abdallah Al-Senoussi. Lors d'une conférence de presse à La Haye, siège la CPI, M. Moreno-Ocampo a ajouté : "Nous pensons qu'ils sont les plus responsables". Si les juges accèdent à sa demande, les autorités libyennes auront "l'obligation" d'exécuter les mandats d'arrêt. Les juges de la CPI peuvent décider d'accepter la demande, la rejeter ou demander au bureau du procureur des informations supplémentaires.
"Les preuves recueillies montrent que Mouammar Khadafi a personnellement commandé des attaques contre des civils libyens non armés.Son fils Seif Al-Islam est le Premier ministre de facto. Abdallah Al-Senoussi est son bras droit et il a personnellement ordonné certaines attaques", a affirmé le procureur argentin.
"Nous avons des éléments de preuve solides, énormément de preuves directes, et nous sommes pratiquement prêts pour aller au procès", a assuré M. Moreno-Ocampo.
L'enquête visait huit personnes au total dont le colonel Kadhafi et trois de ses fils. Des allégations de crimes de guerre, dont des viols et attaques commis en Libye depuis la fin février, feront l'objet d'une autre enquête. La CPI est le premier tribunal permanent chargé de poursuivre des auteurs de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide commis depuis 2002.